Tourné en collaboration entre Taïwan et les États-Unis, The Super ninja est un petit film fauché de ninja typiquement 80's à la différence près qu’il est réalisé par un taïwanais à l’esprit 100% énergique et complété par un cast de véritables artistes martiaux qui plus est spécialistes du genre ninja. The Super Ninja se place donc directement au dessus du tout venant film de ninja américain tendance gros nanar, mais se déroule pourtant au States ce qui augure de bons gros gweilos bisseux.

Alexander Lo Rei et Eugène Thomas étaient déjà potes avant Ninja, the Final Duel, ils se sont rencontrés sur Mafia vs Ninja et se retrouvent à nouveau ici pour une bonne tranche d’action kung fu devant la caméra de Wu Kuo Jen, réalisateur taïwanais de bisseries à 2 francs 6 sous, sorte de Robert Tai du pauvre, c’est dire le niveau.

Alexander Lou est un artiste martial accompli, ancien champion taïwanais de Tae Kwon Do, au look proche de Rambo qui a joué dans plusieurs dizaines de films de kung fu et d’action bis et sa face sympathique et son style tout en muscle sont un plaisir dont je ne me lasse pas. Eugène Thomas est californien, ancien DJ reconverti aux arts martiaux, une masse aux mains énormes qui ressemble un peu physiquement à un Denis Rodman, un pur gweilo et un artiste martial au style bien particulier, puissant et fluide, mais pas tellement dans ce film où il semble parfois tendu plus que de raison.

Surtout, laissez vos neurones dans la pièce d’à côté, si The Super Ninja est un pur instant de fun, ce sera déjà beau, le montage épileptique et les cadrages sont très approximatifs, l’image est poussiéreuse, les dialogues nanars au possible, les acteurs mauvais, l’ensemble est très bis et amateur mais l’ambiance est là et bien là. On y mélange allègrement action bourrine, gunfights nerveux, accélérations pas discrètes, flics rebelles, ninja blanc, ninjas aux 5 éléments, kung fu câblé, tricks ninjas, érotisme (avec Alice Tseng, la guerrière préférée de Robert Tai d’ailleurs), méchants mafieux, flics véreux, etc. Pas possible de résister à ça en ce qui me concerne, surtout si ça vient de Taïwan.

Le tout est violent et déjanté pour en rire une bonne fois mais n’atteint pas les sommets espérés non plus. En effet, il est plombé par un trop grand nombre de passages bien foireux, la traditionnelle et interminable scène de commissariat notamment, aux dialogues abyssaux qui limitent la présence des ninjas car il faut bien le dire, c’est eux qu’on attend ! Malheureusement ils ne sont pas autant présents que souhaités mais une fois les méchants gangsters localisés, l’entraînement bodybuildé effectué, bref une fois les choses en place, les combats débarquent et font leur office, toujours violents avec un montage bien serré et nerveux et une tonne de passages en "reverse" pour faire croire aux prouesses impossibles des ninjas.
À voir pour les amateurs de bisseries qui aiment les bonnes tranches de scènes cultes.

Je tiens à ajouter que j’ai une tendresse particulière pour ce film et ces deux suites, Ninja in the USA et Ninja Condors (le seul sorti chez nous, sous le titre ninja condor 13), qui constituent une sorte de trilogie ninja de Ng Kwok Yan*. Malgré tous leurs défauts et les moyens très limités, voici encore d’autres perles bis de Mister Alexander Lou.

* Oui, au début, je l'ai appelé Wu Kuo Jen, mais c'est normal, c'est un autre de ses noms, comment voulez-vous traduire correctement et définitivement 吳國仁 aussi.

ps : Une bonne vieille critique de 2003 au moment où je baignais dans le kung-fu taïwanais.

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le 19 juin 2013

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drélium

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