(...) J’enchaîne la journée après une petite pause snack et café, avec le coréen The Terror Live de Byeong-woo Kim, dans lequel un ancien anchor-man destitué après avoir accepté des pots-de-vins, profitent de l’appel d’un terroriste à la chaine de télé dans laquelle il travaille pour retrouver sa gloire passé. Malheureusement pour lui, le terroriste avait d’autres plans. Malgré la radicalité de sa situation - filmé entièrement en huis-clos, on ne sort jamais de la news-room, et en temps-réel - j’ai eu un peu de mal à rentrer dans la mise en scène, puisque à l’inverse de son postulat de départ, le réalisateur décide de multiplier les plans à outrance en exploitant un moment de quelques secondes à l’aide de tous les angles de vues possibles - de la plongée à la contre-plongée, en passant par le décadrage. Je comprends ce besoin de multiplier pour dynamiser et exploiter ce seul lieu de tournage, mais à ce point là, ça frise parfois l’épilepsie. On finit par s’y habituer, et l’intérêt du huis-clos se justifie puisque les seuls images que l’on a de l’extérieur sont ceux des médias, à travers les reportages des journalistes sur place. Sans réinventer la critique des grands médias, il appuie le fait que l’information est tout le temps contrôlée, montée, coupée, dirigée, dans un but et un seul : l’audience.
C’est alors dans son écriture que le film trouve toute sa force et son originalité, se situant toujours à la limite éthique de la justification des actes terroristes contre un gouvernement invisible qui se dédouane de toute responsabilité. Le métrage se transforme très vite en un pamphlet politique, dans lequel manipulation, corruption et carriérisme sont les substrats des dirigeants et grands patrons. Retournement de situation après retournement de situation, le film ne laisse jamais au spectateur le temps de reprendre son souffle, et ce jusqu’au plan final, d’une noirceur et d’un pessimisme étonnant pour un block-buster.
Tiré du journal de festival du BIFFF : lire l'article entier sur mon blog...