The Thing ou comment Carpenter a réussi à faire avec du latex et des bons acteurs un classique de l'

Basé sur un concept ultra-paranoïaque et qu'on traitera plus tard de vision avant-gardiste du Sida (quoique... Je ne suis pas sur que mettre en oeuvre cette analyse du film sera très utile), The Thing fait partie de la grande époque de Carpenter, qui actuellement fait son grand retour directement en DVD cependant après plus de dix ans de repos, où on le considérait comme un des grands maîtres de l'angoisse, et autant dire qu'en voyant le film on ne peut pas dire autre-chose tant la réalisation est soignée dans la paranoïa d'une dizaines de personnages attaqués par un extra-terrestre pouvant imiter à la perfection tout être vivant sur une station polaire, son imitation marchant en fait comme un espèce de virus (d'où la comparaison au virus du Sida) qui peut toucher plusieurs personnes à la fois.

Une des très bonnes idées de la mise en scène fut d'ailleurs de ménager la présence du monstre et le film se découpe ainsi en de grandes parties de tension où chaque personnage commence à perdre pied un à un, à part peut-être pour celui interprèté par Kurt Russel, très bon, toutes ces péripéties faisant plus écho à un thriller qu'à un film d'horreur, se terminant en trombe sur une apparition du monstre quand on découvre derrière qui elle se cache, et c'est durant ces moments qu'on découvre une autre des grandes qualités du long-métrage : les effets spéciaux, en outre gores, encore aujourd'hui très impressionnants pour l'époque (et qui montre ce qu'on peut faire de plus beau (façon de parler tant les effets sont quelques fois répugnants) avec du latex, une bonne dose de faux sang et beaucoup de débrouille), et on arrive facilement à imaginer que les spectateurs de l'époque de l'époque pouvait réellement y croire, avec de plus un respect des aptitudes de la bête, jusqu'à nous faire croire à des scènes qui aurait pu devenir totalement ridicules sans un bon traitement des effets (on voit donc une tête sortir de son corps (imité par la chose, bien entendu), tout en sachant que de ce même corps sort du ventre des dizaines de bras gluants, pour échapper au feu (seul moyen avec lequel les personnages arrivent à l'affaiblir) avant de se doter de pattes d'araignée et de deux antennes pour s'enfuir de la pièce (avec tous les bruitages appétissants pour la digestion) sans que cela nous paraisse en dehors de la logique établi par le film sur le fonctionnement de l'organisme de La Chose).

Mais bon, ce qui importe bien dans le film, ce n'est pas forcément ces explosions gores parfaitement orchestrés par la mise en scène, c'est plutôt son ambiance très oppressante qui voit un combat de dix hommes contre un monstre presque invincible, même si de mon avis je ne placerais surement pas ce film comme étant un des plus terrifiants que j'ai pu voir, il y a tout de même ce petit quelque chose dans l'ambiance qui le rend réellement angoissant quoique spécial, avec en plus une musique d'Ennio Morricone, compositeur attitré de Sergio Leone et des grands westerns spaghettis, discrète mais subtile.

Au niveau des défauts on a pas grand-chose à remarquer, certains pourront peut-être trouver le film long à démarrer, mais il faut bien introduire la tension entre les personnages avant de directement filmer de l'hémoglobine et de l'hémoglobine dès les 20 premières minutes, qui peuvent déjà paraître rien qu'un peu mouvementées.

On peut aussi dire que la très bonne interprètation de Kurt Russel est dans un personnage un peu trop maître de la situation par rapport aux autres, qui sont eux aussi très bon l'ensemble, surtout pour le petit nombre de comédiens qui fait que chacun doit être bon dans son personnage. Au final, on a un des meilleurs films de monstres des années 80 avec surement quelques-uns des meilleurs effets spéciaux gores de l'époque...

Conclusion : Tension, Suspense, Gore, ces trois choses (oui, encore des choses !) atteignent chacune une apogée ou plusieurs (je sais, c'est contraire à la définition d'une apogée qu'il y en ait plusieurs mais passons) dans le film, et ça en dit assez long sur la qualité du film... A voir absolument, si vous aimez le latex, John Carpenter et la paranoïa.
vivien-B
9
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le 9 mars 2012

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vivien-B

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