Un blockbuster spectaculaire mais au scénario facile qui remplit le cahier des charges sans surprend

Cette grosse production devrait être l’une des dernières dont la sortie était prévue au cinéma mais qui a été rachetée par une plateforme de service vidéo à la demande (Prime Video en l’occurrence ici) à cause de la crise entraînant la fermeture des salles. En tout cas on l’espère, vu que la situation semble s’améliorer et que de voir ce genre de film sur un écran de télévision n’a clairement pas le même impact ni le même goût que sur grand écran, peu importe la qualité du film. Ici pas trop de regret néanmoins car « The Tomorrow War » n’est pas extraordinaire, juste un blockbuster de série très référencé comme Hollywood nous en pond à la pelle. C’est loin d’être mauvais et le film remplit avec application son cahier des charges de superproduction estivale mais rien de plus. On ne voit pas le temps passer mais on ne s’en souviendra pas non plus très longtemps.

Du côté de ce qu’il y a à déplorer ce sera sans aucun doute le manque d’originalité flagrant de ce long-métrage au budget conséquent (on parle de près de 200 M$) et les grosses ficelles de son script par ailleurs très peu approfondi. Par peur de prendre des risques et voulant plaire au maximum de spectateurs possibles, « The Tomorrow War » s’avère formaté de bout en bout et sans aucune sorte de vision artistique possible. On passe à la truelle tout un pan du cinéma de science-fiction à tendance extraterrestre pour en prendre des idées, les mélanger et les recracher en espérant que cela ne soit pas trop visible, mais ça l’est pour les spectateurs ayant plus de vingt ans. « Independance Day », « Sans un bruit », le moins connu « World Invasion : Battle Los Angeles » ou encore « Edge of Tomorrow » pour le côté temporel vont se retrouver dans tel ou tel séquence du film. Mais c’est surtout l’univers de la saga « Alien », notamment et surtout « Aliens », le second volet, ainsi qu’un zeste de « Prometheus », le spin-off qui sont pillés ici. En effet, l’histoire de la reine et le combat final font irrémédiablement penser au premier et quelques idées balancées sur la raison de la présence des aliens fin au second. Pas du plagiat éhonté mais c’est tout de même flagrant.
Et c’est un autre problème : des idées, à défaut d’être inédites, il y en a mais le scénario s’empêche à chaque fois de les creuser et de créer une mythologie digne de ce nom à ce film. Comme on l’a vu, le pourquoi de l’arrivée des aliens est à peine effleuré et la manière dont les militaires du futur connaissent la mort des gens est tout aussi vite évacuée et il y en a beaucoup des comme ça. Tout comme des facilités de scénario – plus que des invraisemblances – qui pullulent. Que l’on évacue les paradoxes temporels en une ligne de dialogue, soit. Que par hasard la femme du héros trouve en une seconde la façon d’éradiquer la menace, beaucoup moins. Si l’on enlève ces grosses tares d’écriture, « The Tomorrow War » reste un divertissement visuellement abouti et tout à fait impressionnant. Vite mis dans le bain, on ne voit pas les plus de deux heures qu’il dure passer. Au niveau de l’action, on n’a rien à redire. Si la première vraie séquence se fait désirer, celles qui suivront sont impeccables, lisibles et pleine de fureur et de bruit. Le design des aliens est très réussi et le choix de les montrer sous tous les angles coïncide avec le côté militaire du film. Les fusillades et explosions nous collent à notre siège et les scènes spectaculaires s’enchaînent sans temps morts. Et l’histoire de double réconciliation filiale n’est pas très fine mais apporte son lot d’émotion jusqu’à un dénouement moralisateur comme Hollywood les aime tant. En bref, du divertissement musclé où on en a pour son argent (enfin son abonnement pour le coup ici) mais auquel il ne faut demander ni réflexion, ni originalité, ni finesse et logique. Sinon c’est clairement bien foutu.

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