Un architecte, Jack O'Brien (Sean Penn), se souvient de son enfance dans les années 50. Son père M. O'Brien (Brad Pitt), pilote de chasse qui rêvait de faire une carrière de musicien, l'aime, lui et ses deux frères plus jeunes, mais fait preuve envers eux, surtout envers lui, qui est l'aîné, d'un autoritarisme extrême, l'obligeant même à l'appeler "Monsieur" et non "Papa". M. O'Brien, très religieux, a élevé ses fils dans le respect de dieu. Leur mère (Jessica Chastain), aimante et sensible, supporte mal l'autoritarisme de son mari, bien qu'elle lui soit totalement soumise. Arrivé à l'adolescence, Jack, ne pouvant se retourner contre un père qu'il respecte, a par moments, des accès de violence qu'il ne peut refréner mais dont il souffre ensuite. Arrivé au milieu de sa vie, Jack se réconcilie avec son père.
Mon opinion
Lors de sa sortie, ce film, malgré sa Palme d'or, n'avait pas été programmé dans ma ville, et je l'avais regretté, estimant qu'un film couronné par une telle récompense aurait au moins dû être inscrit au programme des cinémas de ma région. Après l'avoir vu, je n'en suis plus si sûr. Le film qui pourtant ne dure que 138 min. m'a paru d'une lenteur et d'une pesanteur sans nom. Nul n'était besoin de tant de temps pour que le spectateur comprenne le propos du réalisateur : un homme ayant raté sa vie (il voulait devenir pianiste) reporte cette ambition sur ses fils, en particulier son fils aîné, en lui imposant, pendant son enfance, un excès d'autoritarisme. Etait-il besoin pour cela d'utiliser un montage totalement délirant à base d'incessants flash-back qui finissent par brouiller totalement le message du réalisateur. Mais le pire, à mes yeux, est la très longue séquence qui intervient après le premier tiers du film, où l'on a l'impression d'assister à un collage d'images qui semblent provenir tout droit de 2001 l'Odyssée de l'espace, ou, pire, d’Atlantis (le film le plus raté de la carrière de Luc Besson), voire encore d’Home de Yann Arthus-Bertrand, etc. Si encore ces images s'incorporaient harmonieusement dans le déroulement du film mais ce n'est pas le cas. La plage dure près de 20 minutes, interrompant le déroulement du film et en faisant perdre le fil au spectateur. Ces images ont beau être magnifiques, elles n'ont pas leur place dans un film.


Cela m'arrive rarement de suivre les critiques mais ici, je ferai entièrement mienne celle de des Inrockuptibles : "The tree of life, comme tous les Malick, est empreint de spiritualité. Mais ici, c'est rien de le dire ! Le film ressemble parfois à un clip born-again Christian, à une publicité pour secte New-Age. Les visions cosmiques de Malick ne sont pas toujours d'une grande légèreté, d'une totale finesse, d'une réinvention plastique évidente." [Wikipedia : art. The tree of life]


La musique, envahissante, remplace les dialogues qui se résument le plus souvent à de très courts apophtegmes, pas toujours compréhensibles. La bande son a été composée par le français Alexandre Desplat, que j'ai connu beaucoup mieux inspiré, avec de très nombreux emprunts au répertoire classique, ce dont je serais le dernier à me plaindre s’ils étaient employés autrement que comme un faire-valoir à de belles images documentaires.


En vérité, on hésite à donner à The tree of life le qualificatif de "film" tant l'intrigue se réduit à peu de choses et la réalisation relève plus du documentaire que d'autre chose.


J'aimerais comprendre pourquoi le jury de Cannes lui a décerné la Palme d'or mais il est vrai qu'on se demande souvent ce que couronnent réellement les prix : la qualité du film, la notoriété du réalisateur, le copinage, le scandale ?

Roland Comte

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