Le salaud, il n'existe pas !

Des claques similaires à celles que donnent 2001, j'en demande tous les jours. Dommage que ça ne flirte pas avec autant de génie.
Pendant tout le film, je n'ai pas ressenti de lenteurs, ouf ! (Je m'étais préparé psychologiquement il faut dire). Par contre, je ne savais rien d'autre du film. Pas d'a priori donc. Et pendant les premières minutes, j'étais tout excité. Enfin, je retrouvais des émotions que je pensais trop rares au cinéma. Et pendant le film, la partie SensCritique-addict de mon cerveau me disait "tu vas lui mettre 10 hein ? dis dis dis ?". Et pendant un moment j'y ai cru. Ca se posait comme une évidence. Et vient un moment où l'oeil tique un peu trop. Le mystique, c'est bien. La spiritualité, c'est bien. Avec des gros sabots ? C'est pas bien. En somme, dommage que ça flirte avec le grand barbu.
J'ai dit dommage ? Pardon, j'ai pas été clair. Le film est un immense gachis. Un peu comme un dessert incroyablement raffiné dans lequel on rajouterait une énorme cuillère de vomi. Quand Terrence Malick réalisera que Dieu n'existe pas, il sera trop tard. J'espère sadiquement qu'il se bouffera les doigts d'être passé à côté du chef d'œuvre. Et si Dieu existe, j'espère sadiquement que Terrence Malick sera puni pour n'avoir apporté qu'une série de questions contemplatives pleines de bons sentiments, sans aucune réponse. Là ça m'a fait penser à ces bouquins porteurs de morale, de la collection "Max et Lili". Genre "Max et Lili doutent de Dieu". Allez quoi, si on joue la carte des gros sabots, autant mettre des symboles de l'autre côté de la balance. J'ai envie de faire comme Sean Penn et de descendre l'ascenseur. Je ne veux pas de leur paradis. Amertume.

Quand j'étais petit, j'adorais dessiner un arbre, juste un arbre (moche de surcroît, j'ai jamais été doué pour ça), et j'écrivais en dessous "L'arbre de la vie", sans raison. Ca a fini par devenir quelque chose de moins sérieux, puis aujourd'hui ça n'est plus qu'un souvenir sympa. Mais du coup, avec ce film - et ce titre - je me sens violé. C'est dit.