The Van
6.8
The Van

Film de Stephen Frears (1996)

janv 2011:

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la douloureuse sensation de n'avoir rien à dire du film. J'entre en hibernation sans doute. Ça risque donc d'être laborieux, vous m'excuserez?

D'abord, j'en avais un souvenir lointain. La première fois que je l'ai vu, c'était sur Arte, dans les années 90. Je ne sais plus s'il avait été distribué en salle à l'époque ou bien s'il était diffusé à la télévision en tant que "téléfilm"... tiens je me demande s'il est tout connement sorti en salle en France... Bon, peu importe, passons.

Je me souviens l'avoir vu une première fois, l'avoir apprécié. L'Irlande est un pays qui bénéficiait d'une image très rock'n roll pour ma génération, voire extrêmement romantique : la poudre des révolutionnaires et les accords à la fois chaleureux et déchirés des Pogues ont sans doute joué un rôle important dans le développement de cette image. Je l'ai revu rapidement avec une copine qui l'adorait et l'avait enregistré sur Arte.

Et en le revoyant ces jours-ci, je me rends compte qu'il est, indépendamment de ces données personnelles et subjectives, véritablement le fruit de son époque. Il reste à l'évidence le film irlandais des années 90 -post ou en plein effet Thatcher- un film sur cette crise économique qui n'en finit pas de mettre sur la paille bon nombre de travailleurs. Ce n'est pas un film sur le chômage, mais sur les liens d'amitié qui unissent deux types ayant perdu leur emploi.

Cependant, ce décors de prolétaires irlandais est formidablement ajusté à cette comédie de mœurs. Les accents taillés à la serpe coulent comme de la Guiness, âpres, sucrés et corsés : ils chantent plus qu'ils ne parlent une tendresse dans les rapports qui font l'essence même du film et donc de la manière dont on le reçoit.

On l'aime pour ses personnages, notamment ses deux loustics (Colm Meaney et Donal O'Kelly) en bons frères patauds. Ils sont beaux, dans leurs déboires plus que dans leurs succès. De la faillite nait, non pas un comique, mais une émotion plus touchante, quelque chose qui dépasse la simple camaraderie, oui, une amitié forte, vraie.

Simple, gaie et intense, cette comédie finit par aller droit au cœur, avec une sorte de grâce naturelle, familiale, somme toute profondément humaine. C'est un très joli film. Voilà.
Alligator
7
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le 16 avr. 2013

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