On a tous rêvé de pouvoir tenir une discussion avec son animal de compagnie. Chat, chien, poisson rouge, iguane... On s’amuse à imaginer ce qu’ils pensent de nous, on les fait même parler à leur place en voyant leur mine déconfite ou surexcitée. Mais jamais on n’a entendu notre chat parler réellement. C’est ce que nous permet de vivre le cinéma. Les animaux ont la part belle dans le cinéma. Pour les enfants, ils prennent souvent un caractère anthropomorphe ou animé qui les rend attachants.


Dans «The Voices», Marjane Satrapi choisi de raconter la semaine mouvementée d’un jeune homme, Gerry, atteint de troubles psychiatriques profonds. Il voit ce qui l’entoure avec le spectre de son imagination toujours très positive : des papillons virevoltent autour de lui quand il est heureux, son intérieur est propre est bien rangé, les filles scintillent de par leur beauté et surtout, ses animaux de compagnie lui parlent.
Lorsqu’il rentre le soir et qu’il leur raconte sa journée, il a droit aux remarques acerbes d’un chat psychopathe et malpoli tandis que son toutou est sa bonne conscience qui lui rappelle que c’est un chic type.
Malheureusement, tout ne se passe pas au mieux dans le meilleur des mondes. Amoureux d’une de ces collègues, il la tue (par accident) de plusieurs coups de couteaux en voulant la ramener chez elle.
SPOIL :
S’ensuit une série d’autres meurtres avec une mise en scène frôlant le grotesque. Une tension constante en son être entre la volonté de faire le bien et la réalité de sa situation. Entre un chat qui le pousse au meurtre et un chien qui le pousse à trouver l’amour et le bonheur personnel.
On découvre petit à petit que le petit garçon qu’il était a subi la folie de sa mère qui avait les mêmes troubles que lui. Il se trouve justement en réinsertion car il a tué sa mère à sa demande. Il est observé par une psychiatre qui suit son questionnaire et qui ne perçoit pas vraiment ses problèmes. Elle ne lui apporte que des médicaments inhibant son imaginaire et lui faisant prendre compte de son univers macabre.
La fin du film est juste l’apothéose de cet esprit libérée et vaut à lui seul le déplacement dans les salles obscures.
FIN DU SPOIL

«The Voices» est loin d’être le film de l’année mais il a le mérite d’attirer l’attention de par une bande-annonce désopilante. En dit-elle trop ? Elle met certainement beaucoup trop l’accent sur les animaux qui parlent alors que le film est plus élaboré que cela. Quant à Ryan Reynolds, il brille dans ce personnage psychotique et psychopathe.
A la fin du film, on a bien ri, on a vu plein de sang, et on a déconnecté son cerveau.
elfemere
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le 3 mars 2015

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elfemere

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