Marjane Satrapi réalise son premier film américain avec en tête d'affiche Ryan Reynolds (qui cumule plus de navets que ses copains) dans le rôle d'un jeune homme pour le moins perturbé... Vu comme ça, The voices promet de réserver plus d'une surprise ! Et c'est le cas.
Sans être un grand film, sans être une réussite totale, l'ensemble se tient, suit sa ligne de départ, cohérent dans son délire, ne part jamais en vrille, ne part jamais trop loin dans le délire. C'est un film contrôlé et pas une production américaine qui échapperait à Satrapi. Au contraire, tout le monde semble avoir pris son pied à faire son film, cela se ressent et le spectateur, d'entrée de jeu, est "à l'aise". Tout est fait pour que nous nous sentions bien dans le monde de Jerry. C'est un personnage touchant, qui est victime plus que bourreau. Bien qu'il commette des actes terribles, on sent la souffrance et les tourments qui pèsent sur sa personne. On ne peut donc l'incriminer sans se sentir désolé pour lui.
Si on veut chercher des poux au film, on pourra lui reprocher d'être trop timoré. L'ensemble aurait pu être plus barré encore, plus coloré, mais le film est plutôt confiné et quelque peu retenu. C'est sûrement une bonne chose, car la réalisatrice a préféré "assurer" plutôt que de voir trop grand et peut-être, de perdre son audience. Un petit film plein de folie et de terreur, mais qui reste dans la limite du raisonnable. Satrapi reste "sage" dans les horreurs qu'elle met en scène. Encore une fois, elle veut que son film soit le plus grand public possible.
Mais on prend un réel plaisir devant ce petit film très soigné, très bien interprété et au générique final absolument savoureux. Il veut mieux un petit film maîtrisé et original qu'une production sans saveur. On attend le prochain avec impatience !