Quand Norman Bates rencontre Dr Dolittle...

Après Persepolis et Poulet aux prunes, la réalisatrice franco-iranienne Marjane Satrapi revient dans les salles obscures avec The Voices, son premier film "hollywoodien" (même si le film a connu une sortie limitée aux USA et que le tournage s'est fait à Berlin). Le film narre l'histoire de Jerry Hickfang (Ryan Reynolds, qui, après Green Lantern et R.I.P.D Brigade Fantôme, cherche à se racheter), habitant de Milton, petite bourgade paisible de la campagne américaine que n'auraient sans doute pas renié les frères Coen. Employé par une usine de baignoires, Jerry est tombé sous le charme de Fiona, une autre salariée de l'entreprise. Problème : Jerry est schizophrène, et "entend" les voix de ses animaux de compagnie. Et si son chien Bosco l'encourage à faire le bien, ce n'est pas le cas de Monsieur Moustache, son chat, nettement moins sympathique...


Alors, qu'en est-il ? Le résultat est pour ainsi dire décevant. Marjane Satrapi semble ne pas trop savoir où elle va, et le film paraît parfois surfer entre deux registres (le plus souvent entre la comédie noire et le film d'épouvante/thriller beaucoup plus sérieux) sans jamais vraiment s'orienter vers l'un ou vers l'autre. Les acteurs ne sont pas tous dans le ton, à commencer par Ryan Reynolds, qui manque parfois de justesse, même si sa prestation est dans l'ensemble convenable. La seule à finalement tirer son épingle du jeu est Gemma Arterton ; en effet, la pétillante héroïne de Tamara Drewe est toujours aussi charmante et elle est sans conteste l'une des sources d'humour du film, avec les deux animaux bien sûr. Mais parlons-en de l'humour, car il est malheureusement trop absent du film : soit les gags sont bien trop éculés pour arracher un sourire (le comique de répétition entre trop souvent en jeu), soit (et c'est bien pire à mes yeux), le film surfe sur le "syndrôme Scream", ou lorsqu'une salle entière éclate de rire en voyant quelqu'un agoniser à l'écran, alors même que le film semble traiter la chose plus sérieusement.
Au final, seules quelques situations (ou la mort est cette-fois-ci montrée de façon décalée et parodique) et deux-trois jeux de mots parviennent à faire rire... Quand ils ne sont pas déjà dans la bande-annonce.


Pour conclure, The Voices est un film plutôt passable, qui au mieux, ne laissera pas un souvenir impérissable dans votre esprit ou qui, au pire, vous donnera (pour rester dans le ton) des envies de meurtre.

Bewaretheblob
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le 16 mars 2015

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