On passe sans arrêt du rire à l’effroi devant cette comédie gore surprenante primée à Gérardmer, à mi-chemin entre Psychose et Docteur Dolittle. Ce film, mêlant habilement l'horreur et la comédie romantique, est drôle (surtout quand les animaux parlent), touchant, mais aussi très malaisant et glauque par moments.
Ce qui fait avant tout la force de The Voices, c'est la complexité son personnage principal, le schizophrène Jerry, fort bien interprété par un Ryan Reynolds étonnant (qui ressemble un peu à Norman Bates d'ailleurs), jonglant constamment entre la terreur et la candeur. Nous sommes plongé dans l'esprit perturbé de ce serial killer à la fois inquiétant et attachant, qui se confie à ses animaux de compagnie : Bosco, le bon chien, et M. Moustache, le chat psychopathe qui le pousse à commettre d'horribles meurtres.
Le casting se compose également de savoureux seconds rôles féminins. On retrouve entre autres la charmante Gemma Arterton (ou plutôt sa tête), la toujours géniale Anna Kendrick (50/50, Scott Pilgrim, In The Air...) ou encore Jacki Weaver (Animal Kingdom, Happiness Therapy...) dans le rôle de la psychologue.
Enfin, esthétiquement, c'est très réussi ! La réalisatrice alterne entre des ambiances angoissantes et un style beaucoup plus décalé (cette scène de fin !), parfois proche de la comédie musicale. Il y a aussi un superbe travail sur la photographie et les décors qui vont se transformer en fonction des humeurs de Jerry (quand il prend ses médicaments par exemple).
The Voices est donc un sympathique divertissement, inventif et trash à souhait. Une bonne surprise signée Marjane Satrapi (Persépolis).
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