Jerry n'est pas Docteur Dolittle ; ce qui ne l'empêche pas d'avoir des discussions plutôt animées avec son chat, son chien, et même quelques autres têtes qui traînent dans le coin. Ne le cachons pas, cette situation comique est plutôt drôle, au départ, surtout du fait de Ryan Reynolds, avec son air de benêt guilleret, qui voit - et nous montre - sa réalité à travers le prisme de cette personnalité simplette, en recherche de normalité. Malgré le ton loufoque qu'elle utilise, reflété par les couleurs gaies et criardes - et le contraste morbide hors de l'esprit de Jerry - Marjane Satrapi révèle très vite tous les secrets de son protagoniste psychopathe schizophrène. En dépit d'avoir la toujours très chou Anna Kendrick au casting, The Voices n'a du coup plus grand chose à proposer, hormis les croustillantes répliques de ses animaux, et devient presque redondant. Alors que le film aurait pu partir dans un délire introspectif bien barré à la American Psycho, il se contente de n'être qu'une comédie un peu sanguinolente et absurde, très loin d'exploiter pleinement son concept délirant.