Le printemps du cinéma et ses prix attractifs c'est aussi l'occasion de voir des films bizarres sans risque de trop regretter après. Une petite voix me dit que c'était pas terrible...
The Voices, qu'est ce que c'est ?
Bah c'est un film le cul entre deux chaises entre plusieurs styles qui essaye d'atteindre plusieurs cibles a la fois avec une seule flèche (et en plus c'est un arc pour bébé !).
On suit l'histoire de Jerry, ouvrier dans une usine d'un bled pourri ou tout a l'air pourtant rose (au propre et au figuré). Entouré de son chien Bosco et M. Moustache, son chat écossais, mais aussi de ses problèmes mentaux psychotiques qui donnent la parole aux deux précédents, le bonhomme va tenter de draguer la magnifique Fiona de la compta. Alors déjà, si à la compta il y'avait des filles comme Gemma Aterton ou Anna Kendrick, ca se saurait. Généralement on y trouve plutôt Didier avec son téléphone à clapet accroché à la ceinture ou Jean-Guy avec une chemisette moutarde et des lunettes à verres fumés, mais admettons...
Si le premier tiers s'inscrit plutôt dans la comédie (pas vraiment à mourir de rire), le film dérive ensuite sur un thriller/horror/gore (pas vraiment terrifiant) un peu glauque mais jamais assumé avec toujours un reste de comédie bancale qui fait décrocher le spectateur qui ne croit du coup ni au premier ni au second style.
C'est dommage car l'idée de dissocier visuellement le monde vu par Jerry selon qu'il a pris ou non ses médicaments est vraiment intéressante. L'effet est malheureusement gâché trop tôt dans le film alors qu'il aurait pu servir pour un twist final qui aurait alors tranché vivement et franchement avec le style initial pour découvrir la supercherie du monde vernis imaginé par Jerry. Le spectateur, qui aurait alors développé un certain attachement au personnage via la comédie qui aurait pu être plus barrée pour s'assumer (autant y aller franchement), aurait ainsi découvert son vrai visage de façon mind blowing a la toute fin.
Non la c'est raté, le film, entre deux eaux, continue dans son style "robinet d'eau tiède" et s'obstine à vouloir nous faire apprécier de manière trop flagrante le bon Jerry, en témoigne les flash back clichés et le générique rédempteur de fin bollywoodesque un peu gênant. Et en plus on a pas la réponse la plus importante du film : de quelle couleur sont vraiment les fenwicks et sa combinaison à l'usine BORDEL !
A vouloir brouiller les pistes et mixer les genres, la réalisatrice s'emmêle les pinceaux et nous sert une soupe sucrée salée fraise tagada / endives au jambon un peu fadasse dont on essayera de retenir que Gemma et Anna ainsi que la musique Sing A Happy Song du groupe The O'Jays.
PS : à la fin il danse