C'est fou, de penser qu'une pareille histoire est vraie. Et Zemeckis fait bien de nous rappeler dès le départ que l'on n'a pas à chercher une raison rationnelle au fait de jouer les funambules au WTC. Je ne saurai pas dire si The Walk fait un peu doublon avec le documentaire Le Funambule, n'ayant pas vu celui-ci, mais au-delà de ce qu'il raconte, The Walk arrive à faire comprendre au spectateur les enjeux des actes de Philippe Petit, ou au moins ressentir la profondeur du besoin qui l'anime.
Interprété par un Joseph Gordon-Levitt au français très correct, Philippe Petit est une figure loufoque, avec des objectifs pour le moins étonnants. C'est une figure idéale pour Zemeckis, qui aime mettre en valeur et nous faire apprécier des personnages atypiques, en témoigne Forrest Gump.
De plus, Zemeckis choisit de s'amuser un peu avec la 3D. Je n'ai pas eu la chance de voir The Walk dans ces conditions, mais je pense que - une fois n'est pas coutume - la 3D peut ici favoriser grandement l'immersion. Je dois tout de même dire qu'étant un peu craintif, les scènes de suspensions au-dessus du vide m'ont un peu retourné l'estomac même sans les effets souhaités. Toutefois, si vous le pouvez, voyez le film en 3D, puisqu'il est vraiment pensé pour.
Toutefois, bien qu'il y ait des passages très immersifs et un suspense permanent, le film n'est pas exempt de défauts. The Walk n'aborde aucune autre thématique que celle de marcher sur un fil entre les tours jumelles. C'est étonnant, car on voit cela dans assez peu de films, mais The Walk ne respire pas, on est sans arrêt en train de penser au rêve de Philippe Petit. Ça reflète bien l'importance profonde de son « coup », mais ça le rend aussi obsessionnel.
Aussi, étant donné qu'il est principalement axé sur cet événement, le film se découpe en deux parties de durées équivalentes : préparation et passage à l'acte. La journée du 6 août dure donc environ une heure, et bien que ce soit très bien rythmé par Zemeckis, et que le scénario est plutôt haletant en soi, cette partie aurait pu être écourtée sans que les intentions du film en pâtissent.
Il n'empêche que cette histoire reste assez passionnante, et que le personnage de Joseph Gordon-Levitt, aussi antipathique soit-il par moments, est très intrigant et attachant. Une personnalité bien étrange, mais qui méritait amplement de se voir portée au grand écran, pour l'innocente et extravagante folie qu'elle revendique.