Deux soldats américains en terre irakienne sont les cibles d'un sniper féroce et extrêmement doué, qui ne semble avoir qu'une seule idée en tête : tuer du bouffeur de burger. Avec un point de départ aussi simple, on était en droit de penser que ça pouvait partir en sucette très vite, surtout connaissant la filmographie de Doug Liman, à l'oeuvre sur Edge of Tomorrow, La mémoire dans la peau ou encore l'horrible Jumper.


Pourtant, The Wall n'est pas du tout un film d'action, mais un thriller à huis-clos éprouvant, où Aaron Taylor-Johnson (Godzilla) doit porter le film sur ses épaules à lui tout seul, vu que son partenaire John Cena (The Marine, son seul chef-d'oeuvre) est en train de se vider de son sang après avoir pris une bastos dès les premières minutes.


Le travail délicat dans ce genre de film, c'est d'arriver à relancer la machine, penser à des péripéties intéressantes et palpitantes pour ne pas désintéresser le spectateur. En ça, The Wall n'est pas parfait. Des minis-longueurs s'immiscent ça et là, principalement dû au fait qu'il n'offre pas de point de vue novateur sur son sujet principal, soit la "domination américaine" en Irak alors même que la guerre est terminée. Les dialogues sont creux, presque vains, entraînant un duel psychologique entre entre le soldat américain et le sniper irakien franchement fade.


Phone Game, qui proposait un principe identique, jouait sur un scénario plus malin, posant habilement un suspens déroutant avec des interrogations stressantes : quelles étaient les réelles intentions du tueur ? Pourquoi visait-il particulièrement Colin Farrell ? Que préparait-il ? Des questions totalement absentes de The Wall, certes voulues, mais qui émousse presque tout effet de tension, ramenant le tout à une seule et unique question : comment le héros va-t-il s'en sortir ?


Mais là aussi, son sort importe peu, car les ficelles pour le rendre un tant soit peu attendrissant sont vraiment trop grossières. La prestation de l'acteur n'est pas remise en cause, Taylor-Johnson s'en sortant à merveille, mais son personnage est juste inintéressant. Ou plutôt trop simpliste. Heureusement, The Wall possède quelques points réussis non-négligeables.


Dans ce monde de sable, sous ce soleil de plomb, où l'eau vient à manquer, la caméra de Liman parvient à rendre son film suffoquant, pesant, très terre à terre. Entre des gros plans poussiéreux et des images souvent au ras du sol, l'ambiance est souvent viscérale, prenante. Dommage qu'il n'arrive pas à gérer l'espace, surtout au début, pour appréhender les lieux sans qu'on soit perdu (la position de Cena par rapport au mur n'est pas évidente tout de suite par exemple).


Autre élément qui rend le film plutôt captivant, c'est son absence totale de musique. Grâce à ça, on est en phase totale avec la situation, sans qu'aucun effet ne dénature les événements. Et concrètement, ça enlève complètement ce côté héroïsme américain qui aurait été déplacé, et s'accorde parfaitement avec le dénouement de l'histoire, aussi évident que foutrement réussi.


POUR LES FLEMMARDS : Rien de nouveau sous le soleil de plomb, où Doug Liman fait un boulot sans éclat, mais ça reste suffisamment saisissant pour avoir envie de connaître la fin, aussi bien logique que réussie.

Créée

le 10 juin 2017

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