Autant commencer directement par là : The Ward est une déception pour tout amateur de Carpenter.
Fade et impersonnel, on a la triste impression de se retrouver devant un remake américain direct-to-DVD d'un mélange entre un film fantastique espagnol à la Balaguero et Martyrs, réalisé par un quelconque cinéaste à peu près talentueux qui aurait lu/vu Shutter Island pendant une pause clope en plein milieu de l'élaboration du storyboard.
Alors les références accidentelles, j'ai rien contre, on ne peut pas vivre dans l'ombre des Maîtres en se disant à chaque fois "merde, je peux pas le faire, XXX l'a fait en mieux".
Mais de là à en perdre son identité, son esthétique, son écriture, là je dis non!
Carpenter ne dois pas se forcer à faire du Carpenter, c'est sûr, et on ne lui reprochera pas de couper les ponts avec ses dernières réalisations cinéma, à peine sympathique
Sauf que quand on effectue un virage aussi raide, les gens vous attendent au tournant.
Je suis friand de films d'horreur, et ce type de film d'horreur (le twist en moins) me séduit en particulier.
Et pourtant, même si j'ai eu peur, même si je ne me suis pas ennuyé, même si je n'ai eu envie de tuer que la moitié des actrices, je suis resté sur ma faim.
Là où Cigarette Burns, de la série Masters of Horror était une véritable réussite (à part les extraits de "La Fin Absolue du Monde" qui évoquent plus le clip gothique que le film qui rend fou) et laissait espérer un retour en force de Carpenter, et ben non en fait, c'est pas encore ça.
Quand un réalisateur sombre dans l'autoparodie, comme, au hasard, Dario Argento, ça fait mal, très mal.
Mais peut être un peu moins que d'assister à une perte d'identité artistique aussi radicale.
Parabole autobiographique ? Aveu d'impuissance de la part d'un cinéaste qui cherche à recapturer la flamme ?
Non, arrêtons nous là, c'est chercher trop loin pour un film de surface, lisse et triste.
Mais ça aurait pu, j'y ai cru.
Même pendant, j'y croyais encore...