Sympathique petit drame bien dans l'air du temps. C'est vraiment dommage qu'on sorte ce genre d'intrigue en rapport avec le #MeTooMovement : en effet, je trouve que ça dessert à la fois le film et le propos engagé parce que ça devient un effet de mode, et la mode, vous le savez, appelle à l'éphémère... ce qui laisse donc entendre que d'ici quelques années nous aurons oublié tout cela. Mais bon, il faut savoir dissocier un film de son contexte parfois pour jouir pleinement de son intrigue (en fait, je trouve ça plus fort de pouvoir apprécier un film indépendamment de son contexte que l'inverse, contrairement à ce que bon nombre de critiques et historiens du cinéma disent).


Ici, le scénario n'est pas parfait : ça manque de piquant, les situations auraient pu être poussées plus loin, les personnages et leurs relations restent un peu trop 'gentilles' là où les auteurs auraient pu se lâcher. Mais les idées de base sont bonnes, le lien entre les deux personnages principaux est bien trouvé. J'aurais préféré découvrir le secret de ce couple plus tôt afin que les auteurs puissent l'exploiter au travers de l'ironie dramatique (ou l'exploiter tout court). La manière de présenter le secret ne m'a pas entièrement convaincu : le flashback est rarement une bonne solution (il suffisait de commencer le film en montrant la femme qui écrit, le mec qui glande, le fils qui débarque, les parents qui inversent les rôles en sa présence... ou quelque chose du genre mais qui permette au spectateur de comprendre cela et de voir comme cela affecte leur quotidien. L'univers présenté est également intéressant mais aurait mérité d'être approfondi : on ne sait finalement pas grand chose de cet événement.


La mise en scène est bonne : le découpage fonctionne, le montage est rythmé, du coup tout se regarde assez bien, sans aucun accroc. Les acteurs délivrent de bonnes performances, en plus ça fait plaisir de voir Christian Slater délaisser ses séries B pour des rôles plus intéressants. Les décors sont sympas mais trop peu exploités.


Bref, ça se regarde mais ça manque de jusqu'au-boutisme.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 9 avr. 2019

Critique lue 454 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 454 fois

2

D'autres avis sur The Wife

The Wife
cinevu
8

On ne fait pas l’économie de la réflexion.

Et le cinéma, ce merveilleux art populaire, parfois, nous y aide. Grâce soit donc rendu à quelques réalisateurs, scénaristes et autres comédiens. Et donc du e-cinéma… car le film n’est pas prévu en...

le 14 févr. 2019

6 j'aime

3

The Wife
pierrick_D_
3

Critique de The Wife par pierrick_D_

Monsieur et madame Castleman.Joseph Castleman,célèbre et vieil écrivain américain,se voit décerner le Prix Nobel de littérature.Le voilà donc qui déboule à Stockholm en compagnie de sa femme Joan...

le 9 oct. 2021

5 j'aime

3

The Wife
vincenzobino
5

La divine comédie

La divine comédie Jo Castleman vient de se voir attribuer le prix Nobel de littérature. S’il semble satisfait de cette récompense, ça n’est visiblement pas le cas de son fils David, et encore moins...

le 20 févr. 2019

3 j'aime

4

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55