Into the Woods.
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Dans une Nouvelle-Angleterre du XVIIème siècle, une famille très puritaine se retrouve contrainte de s'installer à l'orée d'une forêt. Le bébé disparaît. Et c'est là que les ennuis commencent.
Le film se veut totalement centré sur la religion et l'aborde de manière très crue et horrifique.
D'un point de vue esthétique, ce film présente de belles images aux couleurs froides, ternes, grises, ce qui permet de nous garder dans un climat tendu et orageux en permanence. Les lieux sont superbes, la petite maison d'époque est surplombée par la sombre et terrifique forêt où habite la fameuse sorcière. Les plans sont magnifiques et toujours ultra pertinents, on se régale d'un point de vue visuel.
Les personnages sont campés très justement, notamment l'actrice de Thomasin, et le père, véritablement habité par son personnage.
La performance de l'acteur de Caleb est dingue lors de la scène de sa mort. Le jeune joue extrêmement bien, ce qui est assez incroyable pour un gamin de son âge.
Quelques interprétations en vrac quant aux événements :
La famille semble maudite, et se repent en permanence face aux malheurs qu'elle subit, ce qui n'empêche pas son autodestruction. Le point initial est le vol du bébé, qui pourrait être interprété comme la pureté, voire même le petit Jésus, qu'on enlève à la famille pour le pire. Cette scène marque le début de la fin. On a une certaine ambiguïté sur le personnage de Thomasin, qui semble tourné vers Dieu, mais dont les actes et les implications sont liés au Mal en permanence (la disparition du gosse, la fugue dans les bois, la peur qu'elle inspire aux deux petits après s'être faite passer pour une sorcière, etc...). Le père a une ressemblance physique avec Jésus tel qu'il est imaginé. Le bouc fait référence au diable. Le sein de la mère que mange le corbeau et qui finit par saigner est le sein du côté du cœur, le lait dont est nourri le bébé symbole de pureté, du côté du coeur, du côté de la vie, bref on a là encore une énième incursion du Mal qui se veut grandissante et de plus en plus destructrice. Et pour finir, Thomasin s'abandonne vers le ciel, l'âme lorsque le corps meurt s'envolant vers les cieux, c'est donc en quelque sorte la fin de sa vie, elle devient un nouveau personnage...
Bref ce sont quelques interprétations que j'ai pu me faire pendant le film à droite à gauche, il y en a d'autres, il en est rempli ce qui le rend véritablement passionnant. On peut y faire de nombreuses lectures.
Le film ne veut pas réellement faire peur (et s'est fait défoncer à cause de ça), mais après tout l'étiquette on s'en fout, on ne sera déçu que si l'on vient y chercher des vrais frissons. Cette oeuvre va au-delà de ça, elle n'a pas besoin de jumpscares pour asseoir un certain sentiment d'épouvante. Et une beauté certaine.
Ce film est le premier de Robert Eggers, et c'est une bombe.
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Créée
le 24 août 2016
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