The Woman par Florian Bodin

Que feriez-vous si vous vous retrouviez face à une jeune femme, seule et sans défense, et surtout à l'état sauvage ? L'aideriez-vous ? Ou bien est-ce vous que la captureriez pour en faire votre animal de compagnie à dresser ?

Je pense que toute personne ayant un minimum de bon sens choisirait la première solution. Mais ici, le bon sens n'est plus malgré la famille bonne sous tout rapports présentée devant nos yeux. Oui car Lucky McKee à décidé ici de repousser les limites.

Nous mettant face à une famille ou le sexe masculin domine totalement la gente féminine, The Woman est une véritable représentation de la situation actuelle de l'homme. Car contrairement à ce que l'on pourrait penser malgré toute l'évolution de notre espèce, nous n'avons pas bougé d'un pouce et nous sommes comme au départ, de simples animaux sanguinaires régit par des pulsions. Et plus que jamais, The Woman nous place face à ce malheureux constat, nous présentant une famille rongée par l'animalité et la folie. Entre un père violent et violeur qui apprend à son fils "comment être un homme", une mère dépressive qui ne réagit pas et une gamine à deux doigts de vouloir se tirer une balle, le film n'aura de cesse de nous emmener dans un sentiment d'horreur constant et particulièrement désagréable.

Ici pas de gore à outrance non, tout est dans la vision de la situation. Servi par un habile montage et sur des jeux de regards entre la femme et les différents membres de la famille, la pellicule ira toujours plus loin dans l'atrocité. De plus le montage sonore, lui aussi très réussi ne pourra que nous donner des frissons lors de ces séquences éprouvantes ou la jeune femme est victime des pires sévices. Finissant sur un dernier quart d'heure jouissif à souhait ou tous les amateurs de gore et de viande fraiche seront aux anges, le tout n'aura de cesse de nous scotcher devant notre écran.

Bref The Woman est un vrai bijou, autant dans son message certes classique mais parfaitement maitrisé et interprété par un casting au top. On notera seulement un manque d'inspiration certain par moment dans la réalisation, Lucky McKee ne sachant pas trop quoi faire et se cachant sans cesse derrière des fondus enchaînés. Malgré tout le film n'aura de cesse de nous impressionner, de nous prendre aux tripes et on sera toujours à se demander ce qui arrivera ensuite. Et au final, on se demande bien qui sont les animaux : ces êtres fous ou bien nous qui regarderont avec avidité ce spectacle ?