Mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ? Ah ? ah bon, ah oké... Non non c'était pour savoir...
Aronofsky arrive à retransmettre magistralement la fatigue physique et morale de ce vieux catcher moche aux cheveux sales. Ceux qui ont vu Black Swan avant ce film reconnaîtront le même souci du réalisateur de montrer un corps en souffrance. Les gestes de Mickey Rourke sont lents, sa peau garde les traces d'années de combats, ses genoux craquent, ses cheveux font peur... Mais le plus réussi, le plus communicatif, c'est sa respiration bruyante et pénible quand la caméra le suit dans des couloirs glauques, lors de longs plans-séquences. Et quand on voit sa tronche sanguinolente à la fin des quelques combats qu'il mène, on se dit que la petite référence à La Passion du Christ au beau milieu du film n'est pas anodine.
Sinon, pour résumer, c'est une immersion dans la vie d'un loser, de cette génération des années 80 qui, plus que les autres, se pensait éternellement jeune.
"The ram" continue d'écouter du vieux hard rock démodé, à trainer dans des boites de strip-tease aux gogo-danseuses vieillissantes. Le week-end, il persiste combattre sur les rings de catch, tentant d'entretenir le peu de gloire qui lui reste auprès d'un public d'initiés. Mais la semaine, il se fait exploiter comme intérimaire par un supermarché.
Sa vie est bien triste, et ce film pas très gai.
Mais bon, le catch, tfaçon, c'est pô un sport de gai !