Un James Gray plus Dark que Gray.
Leo Handler vient de sortir de prison et prend pour unique décision de rester dans le droit chemin. Mais quand il est entraîné de nouveau dans le crime par le biais de son meilleur ami Willie, les problèmes reviennent à la charge...
Avec "The Yards", James Gray réalise là un polar dramatique d'une sobriété, d'une simplicité et d'une élégance rare, faisant tout le sel de sa mise en scène. En effet, si l'intrigue du film paraît assez sommaire à première vue, la richesse des personnages, le jeu contrasté des acteurs et les jeux d'ombres permettent à "The Yards" de facilement sortir des terres battues. Grâce aux personnages de Wahlberg et Phoenix, James Gray propose deux points de vue et une intensité totalement différents. Ainsi, on s'identifie vite dans le personnage de Leo Handler qu'interprète avec un premier degré assez désarmant mais d'une grande sincérité Mark Wahlberg, en totale retenue, tandis que Joaquim Phoenix joue avec un ironie et sarcasme un personnage à l'opposé de Leo, pourtant son meilleur ami. Mais plus le film avance, plus le film monte en tension et le suspense s'amplifie petit à petit avec brio, sans tomber dans l'esbroufe visuelle lourdingue chère aux révélations de certains thrillers américains. En gardant une ligne directrice simple mais efficace, James Gray signe un thriller familial,aux jeux de lumière splendides et à l'interprétation excellente, supportée de plus par des seconds rôles parfaitement campés par James Caan en tête ainsi que Charlize Theron, qui compensent le manque de conviction de Faye Dunaway, un peu dans les nuages, semble t-elle.
Au final, si "The Yards" ne provoque pas de véritable choc et ne dégage pas de réelle originalité, c'est dans sa capacité à raconter une histoire banale de façon personnelle, passionnée et travaillée qui saute aux yeux du spectateur. Remarquable.