The Yin-Yang Master, Dream of Eternity: Généreusement "over the top"

20eme film de l'année,
cette fois je découvre l'adaptation chinoise de la série de romans japonais intitulée "Onmyōji" de Baku Yumemakura et très grand classique de la culture asiatique depuis la première publication en 1986, il y a 35 ans.

On suit l'histoire des maîtres Yin-Yang qui doivent enquêter sur une mort mystérieuse à la cité impériale alors qu'un serpent démoniaque se réveille, menaçant leurs royaumes.

Cette épopée fantastique marque par son esthétisme très orientale jonglant dans son univers entre "l'élégant, dangereux et déroutant" d'après les dires de l'équipe du film qui a manifestement très travaillée en amont pour avoir les rendus finaux.

Il y a dans la proposition artistique de Guo Jingming une générosité à faire pâlir certains blockbusters américains tant celle-ci fourmille de détails enrichissant le lore montré à l'écran grâce à un travail de la fine fleur asiatique.

Que ce soit dans cette volonté permanente de nous faire découvrir des plans marquants contemplatifs, alternant avec des scènes d'action à la caméra virevoltante ou moment de tension avec la caméra débullée (de travers), le réalisateur tente par tous les moyens de bouleverser l'œil du spectateur dans ce show dégueulant d'envie de bien faire quitte à pousser le cursus trop loin.

Forcément sur ce condensé d'images et de plans, si beaucoup sont réussis, malheureusement, nombreux sont ratés ou de trop (abus de nuits américaines, démarcation nette entre les lieux en dur et le map painting-décors en toc et fonds verts visibles-, effets visuels et spéciaux faisant parfois vraiment cheap- sans être voulue- à cause surement d'un manque de temps/moyen,...) ternissant quelque peu l'ensemble même je pardonne allègrement étant donné la générosité de l'œuvre.

Je note néanmoins les gros efforts fournis par l'équipe technique composée de la société 4th Creative Party, le leader coréen des effets spéciaux (Okja, Snowpiercer) et du directeur artistique Nan Tu (Legend of the Demon Cat), dont c'est la deuxième participation à l'adaptation d'un roman de Baku Yumemakura.

Quand les costumes sont dans l'excellence (merci Jamie Wei Huang et son équipe), les décors oscillent entre le très bon (les intérieurs) et le moyen (les extérieurs).

La partie sonore étant de très bonne facture notamment au niveau de sa B.O omniprésente grâce au compositeur japonais Kenji Kawai (Ghost in the Shell) enchaînant les moments d'envolées héroïques .

Concernant l'histoire, elle est fournie et le réalisateur a essayé de condenser au maximum toute l'information de la série de romans quitte à le faire avec de gros sabots mais je vous avouerai qu'il m'est arrivé quand même pendant de brefs moments de ne pas trop savoir qui était qui, les mécanismes de cet univers asiatique et d'avoir la désagréable sensation de louper pleins d'informations.

N'ayant pas lu les romans et la fatigue n'aidant pas de mon côté, cela a pu néanmoins joué.

Les acteurs -certainement des super stars en Asie si je devais parié- sont bons dans l'ensemble.

Si je devais résumer, c'est un film qui ose et propose beaucoup, quitte à avoir des ratés mais c'est globalement divertissant et je n'ai pas vraiment vu le temps passé. Le film selon moi vaut un bon 6.5 mais il échoue à la porte du 7 étant donné que j'ai vraiment vu toutes les mécaniques/cahier des charges du film et que cela n'a pas été fait par moment avec finesse et mesure appropriée.

A découvrir même si je pense qu'il est préférable de connaître l'œuvre pour ne pas être perdu.