Pas grand-chose à dire pour ma part au sujet de cette proposition bâclée doublée d'un manque de caractère assez fâcheux. Sapé par des références pas toujours assumées puis totalement maladroit et démonstratif dans ses partis-pris stylistiques le film de Adilkhan Yerzhanov emprunte sans vergogne certains gimmicks propres au cinéma de David Lynch, sans en conserver la saveur ni la substance.


Dans cette contrée kazakhe en proie à la décrépitude des décors filmés en extérieur-nuit et à la dégénérescence des autochtones un nouvel arrivant ( maire de son état ) va se voir confronté aux réticences des villageois : autant dire que sur le papier The Plague at the Karatas Village avec de quoi séduire... Hélas toutes les expérimentations de Yerzhanov tombent à plat, grossièrement éclairées par des jeux d'ombres se faisant sentir à des kilomètres à la ronde ; il en est de même du point de vue du traitement du son, le mixage s'avérant pour le moins approximatif voire inexistant. Le système de mise en scène demeure quant à lui pratiquement sclérosé, sans surprises et constamment enfermé dans un enchaînement plombant de plans fixes lénifiants.


On remarque une volonté respectable de la part de Yerzhanov de proposer quelque chose d'un peu différent parmi la production actuelle, paradoxalement victime de ses sources d'influence ( David Lynch donc, mais également les films du grand Pedro Costa et ceux, très statiques, du magicien Tsai Ming-Liang ). En d'autres termes cette fable absurde et grotesque produit davantage de lassitude que d'étonnement. Pas terrible.

stebbins
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le 15 sept. 2018

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