Paul T Anderson est un cinéaste doué, mais qui le sait, c'est un formaliste un tantinet prétentieux, qui a tendance à faire un cinéma certainement un peu trop "bigger than life", dans lequel la vérité des situations est sacrifiée à la "vision de l'auteur", au "geste artistique", les acteurs étant là pour conserver une part d'humanité au sein de la "machine à produire de l’œuvre d'art". Le problème de "There Will Be Blood" vient donc du choix d'un Daniel Day Lewis plus histrion que jamais, dont la tendance à trop en faire - lui aussi - alourdit le film. Plutôt que de se pâmer devant le statut croissant de "chef d’œuvre officiel" de "There Will Be Blood", mieux vaut en fait se délecter de quelques beaux moments rêches et austères qui illuminent la pesanteur générale du film. [Critique écrite en 2010]