On n’avait plus entendu parler de Thor depuis Avengers L’ère d’Ultron, soit près de deux années. Cette année, il fait son grand retour. Son affiche aux couleurs pop colorées proche des gardiens de la galaxie, la typographie de son titre et son ambiance dans le ton des années 80, arborant un nouveau look, Thor repart en guerre. Après Iron man et Captain América, au tour du dieu du tonnerre Thor de tirer sa révérence. Tout du moins, du coté des films solo…
Préparez- vous pour le Ragnarok
Thor 3 marque un nouveau tournant chez Marvel. Cette franchise même qui avait marqué un tournant négatif depuis son second opus, répare ses erreurs, bien décidée à prouver aux détracteurs (comme moi) qu’elle est capable de mieux. Enfin le film de super héros qu’on s’impatientait de voir. L’attente aura été rude, nous faisant perdre espoir de revoir un jour des films de qualités comme ceux de la phase 1. Ce jour est arrivé, la surprise est de taille. Si on englobe le coté surestimé d’Iron man 3 et Captain América Civil War, d’un point de vue conclusion de ces histoires solo, il faut reconnaitre qu’ils étaient bons. En serait-il de même pour Thor Ragnarok ?
La déception de « Thor : Le monde des ténèbres », fit tomber Marvel dans le gouffre de la banalité scénaristique nous écœurant de par son humour, son déluge d’effets spéciaux et autres pyrotechnies. Seuls quelques privilégiés tels que Les gardiens de la galaxie Volume 1, Ant Man, avaient fait preuve d’originalité, réussissant à calmer les déçus. Plus récemment, Spiderman Homecoming, bien que loin d’être brillant, se permettait au moins de nous offrir quelque chose d’authentique, de modeste et de réfléchit. L’arrivée du Dc Cinématic Universe a visiblement boosté Marvel Studios. Le visuel, les dialogues, le scénario, le développement des personnages, l’humour, tout a été revu, tout a été remis en question sans pour autant dénaturer son univers construit, sans copier les œuvres Dc Comics. Le renouvellement a furtivement commencé avec le moyen Doctor Strange, puis Spiderman Homecoming, et maintenant Thor Ragnarok réinventant l’univers du dieu nordique.
Marvel Studios osent, prennent des risques, ont envi de vous offrir un autre plat que celui indigeste qu’ils n’avaient de cesse de nous donner depuis Thor 2. N**ouvelle photographie, nouvelle mise en scène, sombre et violent tout en étant coloré et fun, plus mature tout en étant bon enfant, humour bien écrit et plus subtil, antagoniste ultra charismatique, Thor Ragnarok multiplie les bons points**, faisant de ce troisième épisode des aventures du dieu du tonnerre, l’un des plus beaux films du MDCU.
Trembles devant moi Asgard, je suis ton apocalypse.
Pour Asgard
Rythme effréné combinant brillamment héroïsme, violence et décalage, aucun moment d’ennui, aucunes lenteurs, des personnages bien développés comme Heimdall, toujours aussi cool, prenant de l’importance. Cette fois, Thor Ragnarok passera brièvement par la Terre. L’intrigue se passant principalement sur la planète natale du dieu nordique et sur la planète Sakaar. Pendant qu’Asgard subit de lourdes pertes, Thor débarque sur la planète Sakaar. Sakaar et son ciel comportant un nombre incalculable de trou de vers, Sakaar et son architecture Hindoue futuriste et colorée (Rouge, bleu et jaunes mis en avant), Sakaar grouillant de nombreuses espèces Aliens.
C’est que Thor Ragnarok aurait presque des allures de space opéra. Sur cette planète où il sera emmené de force dans une arène de gladiateurs et où il rencontrera une tête familière, Thor, malgré ses menaces puis supplications auprès d’un certain coiffeur qui n’est autre qu’un adepte des caméos Marvéliens, subira un relooking, endossant un temps le rôle de gladiateur pour y faire une autre rencontre…de taille. En effet, celle-ci sera surprenante et surréaliste : celle de la star de l’arène et chouchou du grand maitre.
A coté de ça, nous aurons droit à une continuité du niveau de la relation entre Thor, Loki et Odin. De quoi amener de la dramaturgie familiale authentique, jamais niaiseuse. Rappelons que dans Thor 2, Loki, vivant, avait prit en secret l’apparence d’Odin pour prendre sa place sur le trône et régner sur Asgard. Qu’est-il arrivé à Odin ? Mort ? Envoyé dans une autre dimension ? Vous aurez le fin mot de l’histoire tout comme Thor qui reviendra sur Asgard et verra tous ses changements étranges.
Musicalement, ça sent bon le synthétiseur épique, fun et héroïque, tout comme l’est le film qui commence de manière choc en vous offrant l’une des meilleures introductions pour un film de super héros. Si vous avez aimé les pistes audio de Tron L’héritage, vous voudrez sans aucun doute vous précipiter chez un disquaire pour vous procurer la bo de Thor Ragnarok. Rock Bad ass, quelques ralentis, photographie splendide, c’est que Marvel nous ferait presque du bon Dc Comics. Oui, vous l’avez bien lu, visuellement, Ragnarok arbore un look sentant bon le comics tout en gardant son identité, son hommage à la mythologie nordique. Une première pour Marvel Studios.
Seul défaut du film : l’absence remarquée de Sif (prise sur le tournage de Blindspot), Nathalie Portman (bien que son absence ne se remarque même pas), et le trio des palatins faisant de la figuration. Pour le reste, c’est du sans fautes.
Rappelles-moi le nom de quoi tu es le dieu ?
Thor Ragnarok et ses personnages déjà cultes
Crane rouge, Whiplash, le "faux" Mandarin, Malekith, Le baron Zemo, Crossbones, Ego, les méchants de l’univers Marvel ont été nombreux depuis la création de la franchise mais peu d’élus ont réussi à être aussi charismatique que Loki. Peut importe qu’ils aient été incarnés par des grandes stars d’Hollywood, jamais on a réussi à vraiment avoir un vilain mémorable. Adrian Toomes (Mickael Keaton) de Spiderman Homecoming avait réussi à nous livrer un semblant d’espoir. Mais c’est bien grâce à Cate Blanchett dans son rôle d’Hela que Marvel Studios tient enfin son grand méchant. La malédiction pesant sur les méchants de Marvel est vraisemblablement brisée. Hela, on ne sait pas grand-chose d’elle sauf qu’elle en veut à Asgard, Odin et ses fils.
Sa grâce féline proche de celle de Catwoman, sa manière de marcher, sa manière stylée de se coiffer (changeant sa chevelure rebelle à une coiffe ressemblant à une araignée écrasée), sa voix délicatement diabolique, son sourire menaçant, commettant les pires horreurs qu’on a rarement pu voir dans un Marvel, Hela, tout première antagoniste féminin du MDCU va marquer les esprits. Complexe, une pure plante vénéneuse qu’on apprécie « arroser », une méchante menaçante dégageant une aura puissante, une méchante remarquable, jouée prodigieusement par Cate Blanchett sans jamais une seule fois faire tomber son personnage dans le ridicule. Hela va réécrire l’histoire d’Asgard, tout en dévoilant une partie bien sombre d’Odin. Mais qui est-elle ?
Thor Ragnarok sera l’occasion de découvrir des petits nouveaux :
• Skurge l’exécuteur (ne se séparant jamais de ces deux mitraillettes : Anne et Archie),
• Valkyrie, une jeune guerrière au caractère bien trempé et noyant son passé avec de l’alcool,
• Le grand maitre, élégant, excentrique, maniéré, irrésistible, manipulateur, passionné par les affrontements, Jeff Goldblum fait des merveilles, toujours égal à lui même.
• Korg (mon chouchou), alien imposant et rocheux à la voix joyeuse, naïve et pacifiste, Korg est un gladiateur qui croisera le chemin de Thor, lui servant de conseillé et peut être, d’ami.
Es-tu un guerrier ou un casse-croûte ?
Au final, Thor Ragnarok, c’est un joyau du MDCU, une merveille fun-tastique que l’on n’avait pas vu venir. Pas de sensation d'avoir un Avengers 3.0 comme Captain América Civil War, humour omniprésent sans être lourd, musiques d'une splendeur sans égale, caméos bien amenés, rebondissements et surprises, richesse visuelle à tomber, scènes d’action jubilatoires et délirantes, rythme soutenu, acteurs merveilleux, excellent développement des personnages, de l’émotion, des dialogues réfléchis, sérieux quand il le faut, multiplication de scènes spectaculaires, de VRAIS enjeux, une conclusion parfaite où ça sent un peu la mélancolie. Pourvu que ça continue par la suite. Prochainement : Avengers Infinite War. Gardons espoir, du lourd en prévisions…