Thor Ragnarok a beau être très paresseux scénaristiquement et assez creux dans ses intentions, il a le très grand mérite de nous faire beaucoup rire. Comme si Taika Waititi, auteur de l’irrésistible faux documentaire Vampires en toute intimité, voulait simplement nous offrir une grosse blague à plusieurs millions de dollars. De ce point de vu, c’est très réussi. Le comique de situation se fond parfaitement dans les grosses scènes d’action et les dialogues tour à tour provocateurs et décalés fonctionnent très bien. Le réalisateur se fait par ailleurs plaisir en créant un univers visuel pop aux couleurs acidulées et en nous offrant une bande son aux tonalités eighties à base de bon gros synthé.
Le ressort humoristique repose également largement sur la répartie entre différents personnages passant leur temps à se chercher les uns les autres et sur l’alchimie entre des acteurs s’amusant visiblement comme des gamins. Le Thor de Chris Hemsworth n’est jamais meilleur que lorsqu’il joue aux cons, Tessa Thomson incarne une Valkyrie dans l’air du temps, Jeff Goldblum cabotine délicieusement et on est évidemment aux anges de retrouver le Loki de Tom Hiddleston , meilleur personnage du MCU, et de loin. Le réalisateur, et son phrasé si particulier, s’offre au passage avec Korg un personnage secondaire en CGI délicieux de drôlerie.
Avec Ragnarök, Marvel nous offre une récréation fort amusante. On est loin des enjeux presque Shakespeariens du premier Thor, mais sa suite, Le Monde des ténèbres était tellement lourdingue, que c’est sincèrement pour le mieux.