Thunder Force
3.9
Thunder Force

Film de Ben Falcone (2021)

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Thunder Force prouve que le réalisateur Ben Falcone, également acteur et mari à la ville de Melissa McCarthy, n’est pas taillé pour la parodie des films de super-héros. Car prétendre parodier un genre suppose d’en maîtriser au préalable les codes, tant du point de vue du rythme que de celui de la création d’icônes. Lorsqu’il réalisait Hancock (2008), anti-héros alcoolique et vulgaire, Peter Berg tirait profit de son expérience de metteur en scène d’action pour greffer dans une forme efficace et conventionnelle – en ce qu’elle répondait aux conventions du genre – un décalage et un humour noir bienvenus. Rien de tel ici.


Car si Falcone réussissait à conduire une mère de famille sur les bancs de la fac pour reprendre ses études (Life of the Party, 2018), ce qui donnait lieu à une suite de gags assez drôles tout en s’emparant d’une réalité peu représentée jusqu’alors, soit la reprise d’études par des adultes et parents, il échoue à subvertir les codes du blockbuster épique à la Marvel, plus proche de la pochade adolescente et inoffensive. Le sur-découpage des séquences d’action empêche l’immersion du spectateur dans un chaos qui, par conséquent, apparaît faible et inconsistant ; où est passée la puissance ? le grandiose ? la dangerosité de pouvoirs que l’on peine à contrôler ? Un bus est balancé au loin, on sourit, ça passe à autre chose.


À cette première défaillance, esthétique, répond une seconde, comique cette fois. Les blagues tombent souvent à plat faute de répartie et d’un sens de l’échange scandé ; elles souffrent également d’un éparpillement thématique, qui font d’elles une suite de plaisanteries carambar mal amenées et sans lien les unes avec les autres. Dit autrement, le comique n’apparaît jamais homogène, ni d’ailleurs intrinsèque à l’univers super-héroïque platement reconstitué. N’est pas Paul Feig qui veut. Brian Henson avait au moins le culot de pousser la vulgarité jusque dans ses retranchements quand il salissait ses Muppets (The Happytime Murders, 2018), toujours en compagnie de Melissa McCarthy. Dommage, car le duo que forme cette dernière avec Octavia Spencer avait de quoi faire des étincelles, les deux actrices témoignant d’une belle camaraderie à l’écran.

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le 10 avr. 2021

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