Illustration de la maxime "Le temps, c'est de l'argent" - ou plutôt ici, l'argent : c'est le temps", Time Out est une nouvelle incursion du Néo-Zélandais Andrew Niccol dans la science-fiction techno-scientifique. Dans ce futur, plus ou moins proche, c'est désormais le temps qui est la valeur centrale de la société. Au sens littéral du terme. Grâce aux avancées génétiques, tout le monde conserve l'apparence de ses 25 ans. Mais à cet âge, l'horloge biologique incrustée dans le bras se déclenche. Et va gérer ensuite le temps de vie de chaque individu, qui doit absolument regagner du temps (en travaillant, dans des "missions de charité" ou par d'autres moyens illégaux) faute de quoi, son compteur arrivant à zéro est signe de mort foudroyante. Et, comme aujourd'hui, coexiste des ultra-riches, forts de siècles de compte-temps et des pauvres, vivant au jour le jour (là aussi au sens propre). C'est le cas de Salas, jeune homme de 25+3 ans, orphelin de père, vivant avec sa mère dans le ghetto de Dayton. Un soir, il sauve un homme de "minutemen", gang sévissant dans le quartier. L'homme, vieux de plus de cent ans et épuisé intellectuellement, ne cherchant que la mort. Avant de disparaître, il transfère à Salas plus d'un siècle de temps. Mais dans le même temps, sa mère, de retour de son travail, n'a plus les moyens de se payer le bus - dont le tarif a brusquement augmenté. Elle meurt dans les bras de son fils, désespéré.
Celui-ci décide alors de rejoindre "New Greenwich", enclave des privilégiés, mais il est bientôt poursuivi par les gardiens du temps, en charge de faire respecter que le temps soit "correctement dépensé" et que rien ne vienne bouleverser l'ordre social. Salas va sérieusement y contribuer. Gagnant d'abord près d'un millénaire au poker contre l'un des principaux banquiers du temps, puis séduisant sa fille, avant de la kidnapper, de repartir dans son ghetto où, avec cette dernière gagnée à sa cause, ils se transforment en "robins des bois", pillant les banques pour redonner du temps aux pauvres. Au final, leur plus tenace poursuivant, l'intègre flic Raymond Léon mourra devant leurs yeux, pour avoir oublié de recharger son compte. Et le jeune couple repartira vers de nouvelles aventures...
Ayant fait une entrée plus que remarquée dans le septième art avec Bienvenue à Gattaca, Andrew Niccol a aussi à son actif le brillant Lord of War. Et, à un degré moindre, The Truman Show ou le mésestimé S1mOne. Time Out, oscille entre les deux. Son entrée en matière, critique quasi-marxiste et à peine masquée du capitalisme et des différences indignes de richesse, semble promettre une nouvelle fresque politico-scienfifique dans la lignée de Gattaca. Mais Niccol refrène ses ambitions (ou ses moyens ne lui ont pas permis d'embrasser plus largement la situation) pour bifurquer vers un Bonnie and Clyde futuriste et un brin minimaliste (ou symbolique). Un film d'action plaisant et rythmé, mêlant poursuites automobiles, combats et course-poursuites, où l'on ne perd pas son temps.
danielmuraz
7
Écrit par

Créée

le 28 déc. 2011

Critique lue 350 fois

danielmuraz

Écrit par

Critique lue 350 fois

D'autres avis sur Time Out

Time Out
real_folk_blues
2

RETARDÉ

Excusez moi mais je suis pressé, je vais donc faire bref, j'ai déjà perdu assez de temps à regarder ce film dont la traduction française du titre anglais signifie exactement le contraire en...

le 9 févr. 2012

85 j'aime

33

Time Out
HarmonySly
6

Le temps c'est de l'argent

Un film d'anticipation carré et efficace, malheureusement plombé par de nombreuses erreurs factuelles et une romance un peu chiante entre Justin Timberlake et Amanda Seyfried. Le concept initial...

le 23 nov. 2011

43 j'aime

2

Time Out
cinewater
4

La bourse ou la vie

Le titre anglais est In Time, dans nos contrées le titre est "traduit" en Time Out... Allez savoir pourquoi. Il me semble plus intéressant de débattre sur l'idée de base du film. Le pitch est en...

le 29 févr. 2012

25 j'aime

4

Du même critique

Le Grand Soir
danielmuraz
8

Punks not dead !

Cinquième film en huit ans pour le duo Benoît Delépine / Gustave Kervern. Et, au-delà de la sélection cannoise, cette année, la confirmation d'une vraie oeuvre en construction et de deux vrais...

le 29 juin 2012

2 j'aime

La Colline aux coquelicots
danielmuraz
6

Pas de souffle sur les Coquelicots

Laissant de côté le lyrisme environnemental de Hayao Miyazaki, tout comme l'héroïc-fantasy de son précédent film, « la Colline aux coquelicots » plonge dans le Japon du début des années 60, tout...

le 12 janv. 2012

2 j'aime

Sinister
danielmuraz
2

Sinistré

Sinister fait peur. Par la vacuité de son scénario et la platitude de sa mise en scène. Pourtant la première séquence - avec cette pendaison filmée en super 8 granuleux et son air de snuf movies...

le 27 déc. 2012

1 j'aime