5 ans après l'excellent Lord of war, Andrew Niccol revient derrière la caméra, jouant la course contre la montre dans un nouveau thriller d'anticipation. En tête d'affiche, le it-boy du moment, Justin Timberlake, et la douce Amanda Siefried, découverte dans l'adaptation cinématographique de Mamma Mia. Sorte de Robin des Bois des temps moderne au concept novateur mais sous-exploité, Time Out n'est que l'ombre de ce qu'il aurait pu être : un grand film.

Les réalisateurs... Il en existe de toutes sortes. Les trop rares, comme l'est Terrence Mallick. Les légendes, à l'image d'un Scorsese ou d'un Spielberg. Et il y a Andrew Niccol. L'inconstant. La carrière du bonhomme était prometteuse : à peine débarqué à Hollywood, il signait le script de Truman Show. Une belle claque. Suivi de sa première réalisation, Bienvenue à Gattaca, à mon sens, le meilleur film d'anticipation ayant vu le jour. Puis il y a eu S1m0ne et le scénario du Terminal de Spielberg. Mouais. Heureusement, il est revenu avec Nicolas Cage à son meilleur en « saigneur » de guerre sans scrupule. Espoir. Mais aujourd'hui, Time Out débarque en salle... Ce qui me fait dire, si l'on en croit le schéma de sa carrière en dents de scie, que le prochain Andrew Niccol devrait être une bombe.

L'affaire commence plutôt bien. Une voix off explique rapidement le pitch : le temps est devenu monnaie courante, les gens ne vieillissent plus passés 25 ans, il y les riches, et ceux qui triment. Mais finalement, on s'aperçoit vite que, si l'idée de transformer l'argent en temps est excellente, l'idée d'en faire un film de 2 heures l'est beaucoup moins. Passé le résumé de la situation, Time Out peine à nous intéresser vraiment. L'intrigue se perd dans des questionnements auxquels le film ne répondra jamais. Dommage, il aurait gagné en qualité.

Mais le gros défaut de Time Out, c'est Bienvenue à Gattaca. Criant au manque d'inspiration, tout n'est que pâle copie et auto plagiat. Andrew Niccol essaie de rattraper Andrew Niccol, sans jamais parvenir à dépasser Andrew Niccol... De l'univers aseptisé d'une ville au futur proche, aux voitures électriques rétro, en passant par une scène de baignade nue dans les vapeurs d'une eau fraiche à la nuit tombée... Tout y est. Même Craig Armstrong, en berne, tente d'accorder ses violons sur les notes de Nyman (compositeur de Gattaca).

Ajoutez à cela une romance improbable, entre le bad guy et la belle au bois dormant, que le prince des voleurs a semble-t-il sorti de sa folie dépensière. Le couple s'affichant alors comme un ersatz de Bonnie & Clyde. Avec Avatar, Cameron redonnait du goût à Pocahontas. Ici, le Robin des Bois de Ridley pourrait presque être une réussite...

Lancés dans cette course infernale, Timberlake sort son épingle du jeu. Crédible, il gagne ses galons d'acteur confirmé de films en films. Les autres acteurs sont également à la hauteur. Pas tous. Mention spéciale à Alex Pettyfer, le beau gosse de Numéro 4, qui campe ici une parodie de Al Capone, avec beaucoup de mauvais goût.

Une demie décennie s'est écoulée, et c'est un Andrew Niccol à des années lumière de l'ambitieux Gattaca que l'on nous sert. Time Out ne tient malheureusement pas ses promesses. La faute à un scénario trop évasif, et une réalisation flemmarde.
Cinexclu
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le 1 déc. 2011

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