Grave avait marqué les esprits en ce que débarquait un film d'horreur français qui était créatif et intelligent, assorti d'une mise en scène maitrisée avec de vrais élans esthétiques, même si le tout était un peu trop propre. Titane est plus sale, bien plus sale, et c'est mieux. On y retrouve une esthétique, des jeux de couleur et une ambiance magnifiques. Ce sont les gros points forts. Mais Titane se perd dans son récit. On a l'impression que tout est un peu gratuit, et que rien ne s'enchaine de manière vraiment fluide. Et c'est dommage car la construction de la relation entre Lindon et Roussel est géniale, on arrive à croire à la construction de leur amour pour l'autre, alors qu'ils ne se parlent jamais. On aurait aimé que cette relation, coeur du film, soit creusée. Mais finalement, non, à la place, on a un peu l'impression de voir de l'esbroufe. C'est tantôt trop violent pour être crédible, trop burlesque pour être drôle, trop gratuit dans la dégueulasserie pour dégoûter, trop appuyé pour émouvoir. Et on en ressort avec un goût d'inachevé, on sent que le film avait un grand potentiel, mais on a l’impression qu'il a voulu tout balancer pour impressionner, et finalement on n'en est pas vraiment impressionnés car on en voit les artifices, et on se dit que c'est dommage.