Un condensé d'ennui où s'entremêlent mollement des clichés de personnages sur-joués.
Car, s'il a su déplacer tous ceux qui, habituellement, sont dépassés par ce que proposent les cinémas (et pour les même raisons que Les Ch'ti), ce n'est pas sans raisons, c'est que ce film ne tente absolument rien de nouveau, il s'agit juste de la recette de la tragédie gentillette familiale suivie à la lettre et placée sur un bateau.
Alors certes, c'est très bien reconstitué, autant les intérieurs que les extérieurs du Titanic sont magnifiquement refaits (les 3 points que je lui donnent viennent de là).
Mais à part ça, c'est le vide. Les premières vingts minutes sont une ode à l'ennui, on croirait que le temps s'est arrêté tant c'est long. Et encore, chez soit, on grille une clope en attendant, une fois qu'elle est finie on accélère un peu, x2... x4... x8... et enfin ça commence, le flashback mal foutu et Di Caprio dans le port. Mais au cinéma, ces vingt minutes du début étaient un véritable supplice car, M. Cameron, ce qui était bien dans les documentaires de feu M. Coustaud, c'est le côté documentaire, mais filmer vingt minutes d'une fiction en plagiant les docu de Coustaud c'est juste nul, sans intérêt et affreusement chiant.
Le film commence donc, enfin, pour nous sortir un Roméo et Juliette jusqu'à l'iceberg. Histoire ultra classique bien sûr, sauvée uniquement par la reconstitution du bateau et de l'époque car c'est bien la seule chose qu'on regarde tant il ne se passe rien d'autre.
Puis, arrive l'iceberg et commence le film catastrophe. On se dit « tiens, enfin, il va se passer un peu quelque chose », sauf que la déception retombe très vite, Cameron n'arrivant pas à mettre la moindre tension dans son film, les Airport et autres The Poseidon Adventure sont bien loin. Le film avance donc avec nos protagonistes essayant de se retrouver, puis de sortir du compartiment 3e classe, nageant dans les couloirs du bateau, se rendant sur le pont… sans que l'on soit vraiment captivé, sans qu'on ressente quoi que ce soit pour eux et ce, jusqu'à LA séquence mielleuse au possible, celle qui a fait pleurer les midinettes et sourire les autres qui comprenaient qu'enfin le film arrivait à sa fin.
Très belle reconstitution donc, un beau travail de documentation mais le manque cruel d'originalité et de qualité narrative mène le film comme le bateau au naufrage.