De cette affiche américaine oultrageusement mensongère, on ne pourra retenir qu'une chose sur le film qu'elle est supposée représenter : rien.
Et non ! - "Tokyo fist" de l'innénaracontable SHinya Tsukamoto, auteur de précédents forfaits tels que "Tetsuo, the Iron man" ou "Bullet ballet" n'a pas commis ici un ersatz romantique de Rocky, ou encore un spin off de Raging bull portant sur la fabrication du JIm Beam qui donna la force nécessaire à Jack La Motta de terrasser sa fin de vie par un KO technique, faute d'adversaire en état de combattre.
Il s'agit ici, et comme souvent dans les films que j'ai pu voir de Tsukamoto, d'un film d'artiste, qui ne dit que ce qu'il a envie de dire, et ce par les moyens qui lui plaisent, délaissant et mettant de côté des codes qui semblent être un peu trop taille basse pour son esprit délirant.
Ce n'est pas un film sur la boxe, mais un film sur le combat, contre son ego et les autres, contre ses frustrations et ses traumatismes.
Ce n'est pas un film testostéronné, où gros muscles qui roulent sur peau de pêche frottent langoureusement la peau rêche du méchant noir ou du méchant russe.
Ici, c'est le beau sexe qui tient le rôle de la force et pas le manche de la casserole en demandant : "mais pourquoi tu fais ça chéri ?". Car oui, les hommes, eux (dans ce film), sont comme toujours trop intrigués par la taille de leur sexe vis à vis de celui de leur voisin pour faire attention à autre chose que le bout de leur nez ou, en l'occurrence, le bout de leur bite.
Les poings sont, à l'image de vecteurs en mécanique, une direction, une force et une vitesse. Les pensées et les rages des héros sont toutes tournées vers un seul but : l'autre.
Cette obsession quasiment fraternisante fait penser à beaucoup d'autres objets culturels. On pense aux Dead or Alive ou encore à la relation Snake-Ocelot dans les MGS.
Ce serait oublier et faire grand cas de ces deux benêts (ceux du film) en oubliant cette femme qui, tout le long, tente de faire comprendre à nos quatre testicules sur pattes une chose : elle embrasse qui elle veut.
Film hautement recommandé qui nous dit que si les hommes devaient être une lettre, ce seraient probablement des "i", avec l'expression qui va avec.