En voyant ce film je savais que j'allais me maudire, vu que c'est le dernier film de Satoshi Kon que je n'avais pas encore vu et que, par conséquent, je n'en aurais plus jamais d'autres.
Pour le coup, on est dans son film le plus "différent" : pas de mélange entre la réalité et la fiction, pas de thématique un peu sombre juste des héros losers qui se cherchent dans une trame comique sous fond de fête de noel. Seule la patte graphique reste la même et l'on retrouve certaines fulgurances dans la mise en scène (le fait de mettre le générique sous forme de panneaux.)
Mais même en parlant de noel, pour le coup, Kon rentre dans le lard : c'est du côté des SDF, des marginaux dont la société japonaises ne veut pas. Ses personnages sont grossiers, ils se curent le nez et ça pue la crasse. Loin de l'image de la société nippone travailleuse dans laquelle on a l'habitude de ne voir que les yakuzas comme marginaux (il y en a) on trouve des gens fainéants, croulant sous les dettes, crasseux (dont un couple qui est visiblement atteint par le syndrome de Diogène) et des étrangers qu'on foutait de côté à longueur de films.
Et on va s'y attacher à ces marginaux insupportables : chacun possède sa faiblesse et son passif douloureux qui finit par être exploré dans le film. A noter quand même l'incursion d'un personnage trans, Hana, dans le trio de personnage, ce qui est tellement rare que ça méritait que je le souligne.
Au milieu de tout ça, des tonnes de quiproquos et des coïncidences pas possibles tombent sur les personnages. Ce qui est dingue, c'est qu'au lieu d'en faire un archétype paresseux, les coup de pots pas possibles des personnages devient une forme de gag en soit. La trame est bien écrite pour ne jamais nous sembler poussive.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Pas vraiment. Des ados peut-être.
Le détail qui m'agace : J'ai jamais compris si Hana était un personnage trans ou une drag queen. Même si le film semble dire "on s'en fout".
Suis-je le seul ? A vouloir que Satoshi Kon soit toujours vivant ?