Le second film de Cécile Sciamma, après la Naissance des Pieuvres, est une vraie belle surprise. Tomboy est à la fois drôle, touchant et troublant, flottant mais les pieds sur terre, élaboré mais sans aucune pose. Sciamma réussit l’exploit de faire un film sur l’enfance et ses troubles (rapport à soi, aux autres, à son identité sexuelle) qui reste à hauteur d’enfant. Les adultes sont extérieurs au récit, cantonnés à leur rôle de parents. Seul le spectateur est témoin de ces émois et questionnements, jamais graves mais jamais légers non plus, un entre deux qui révèle la fragilité de cet âge, sa cruauté, son humour aussi et un besoin d’exister et d’être accepté. Tomboy rappelle le Truffaut des 400 coups pour qui l’enfance est un petit drame.

L’autre tour de force de Sciamma est de montrer les codes inhérents au sexe des enfants. Devenir un garçon c’est entrer dans un autre monde, violent, avec ses règles, ses jeux, ses comportements, ses luttes de pouvoir pour être accepté.

Tomboy est un vrai beau film aussi réaliste (les scènes de la vie quotidienne sont remarquables) qu’onirique (les scènes dans les bois, superbes) qui le rapproche parfois d’un Virgin Suicides.
TheGreatGatsby
8
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le 13 mars 2013

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