Conte d'été.

Si on se base au premier degré, le film tombe tout de suite à l'eau, car il est très vite évident qu'on sait que le garçon qu'on voit à l'écran est en fait une fille qui veut se faire passer pour tel, quitte à ce que l'on sache sa supercherie...
Mais, en étant absorbé par le sujet, Céline Sciamma a encore réussi son coup, après un premier film très réussi, touchant encore à l'enfance, au fait que l'on peut se sentir différent(e), mais c'est surtout un conte, comme si on aurait donné à une fille, se comportant au départ comme un garçon manqué, le pouvoir d'être de sexe masculin aux yeux des autres.

C'est remarquablement filmé, compte tenu des difficiles conditions de tournage (vingt jours pour un budget d'un million d'euro, ce qui est très très peu), où les enfants sont présentés comme joyeux, débordant de vie, rieurs, et les parents de Laure/Mickaël sont aussi sympa, sans aucun souci comme le cinéma d'auteur veut souvent les charger, qu'est-ce que ça fait du bien de voir un film aussi "simple" !

C'est porté par l'incroyable performance de Zoé Héran, véritable révélation du film, à l'air très naturelle, tout comme l'ensemble des jeunes enfants, filmés avec tendresse, sans aucun misérabilisme, avec une complicité affichée.
La fin du film fait tomber les masques, pour une parenthèse enchantée qui aura duré le temps d'un été, où Laure aura perdu sa part masculine, mais aura gagné une amitié féminine.

Décidément, cette Céline Sciamma a tout pour elle, et la réussite de ce film le prouve, pourvu que ça dure !