1) Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clef / Il tuo vizio è una stanza chiusa e solo io ne ho la chiave.
J’vous l’aurais bien sortie en tibétain mais toutes mes connaissances en cet idiome se résument en « yéti » et « moi-pas-parler-tibétain ».

2) L’affiche. Celle que vous voyez en haut, à droite.

3) « Torso », du même réalisateur visionné il y a peu avec entrain.

Voici les trois raisons qui m’ont donné envie de regarder ce film (tout était déjà quasiment gagné avec le titre seul)… Puis je ne regarde jamais de bande-annonce ou d’extraits, j’aime bien être surprise, encore plus par autre chose qu’une machine à laver qui rend l’âme vous laissant environ 356 paires de chaussettes à essorer à la main. Et je l’ai été surprise, agréablement (en plus d’avoir développé des biceps en béton).

Vous vous dite surement que ce petit détour du côté de mes socquettes a surement un rapport avec le film ? Il n’en est rien.

Parlons tout de même un peu de la pellicule car en sombres égoïstes que vous êtes, je m’aperçois bien que mes histoires d’eau ne vous intéressent pas.

Nous nous retrouvons donc au sein d’un couple en crise composé d’Oliviero, écrivain en panne d’inspiration depuis trop longtemps, alcoolique et pervers, prenant un plaisir malsain à terroriser sa femme, Irene, à mi-chemin entre la crise de nerf et la peur incontrôlée que lui inspire et son époux et sa bombe de laque qui s’épuisera tôt ou tard, l’obligeant à renoncer à la coiffure atomique qu’elle semble affectionner. La jolie rouquine semble ne jamais pouvoir lui tenir tête, alors que ce dernier flirte si souvent avec l’ivresse qu’il ne doit pas être bien dur à maîtriser, pour peu que l’on sache se servir d’une poêle à frire.
Un jour, une ancienne élève d’Oliviero, qu’il rencontrait encore régulièrement, est violemment assassinée… Puis vient le tour de leur femme de ménage, alors qu’elle passait une soirée tranquille à regarder des magazines pornos et à se balader mi-nue mi-en costume d’époque (C’est la campagne, il faut savoir se trouver des occupations).
Irene soupçonne immédiatement son mari qui semble de plus en plus perturbé et ne possède aucun alibi, le fait qu’il eut certaines accointances (humhum) avec les deux victimes n’arrangeant rien.
Sur ces entrefaites arrive Floriana, la jeune et sensuelle nièce de l’écrivain qui s’installe chez eux pour quelques-temps et se plait à observer le jeu sadique auquel se livrent les deux époux. Son cher tonton parait d’ailleurs loin d’être insensible aux charmes (et quels charmes !) de la donzelle… Vous vous doutez déjà que cela sera loin d’instaurer une ambiance familiale et chaleureuse ! Pour se faire, il vaut mieux éviter les relations incestueuses sous le nez de sa femme, enfin moi je dis ça…

Le mystère s’épaissit de plus en plus, à l’image de la coiffure d’Irene et l’on se prend à chercher le coupable et les motivations de l’étrange Floriana qui semble être venue avec d’autres desseins que celui de laisser joliment s’épanouir son décolleté…

Presque que du positif : bien rythmé, un suspense et une ambiance qui fonctionne, les acteurs sont très bons et la réalisation est léchée. Sergio Martino s’offre même le luxe d’une jolie bande originale signée Bruno Nicolai, qui accompagne parfaitement le tout. Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clef (débitez-le à toute vitesse dans une conversation anodine, cela fait son petit effet) serait donc un très bon giallo s’il n’y avait cette fin… décevante. Mais décevante pourquoi ?

Alors sans rien vous révéler, il faut admettre qu’hormis l’un des rebondissements principaux assez surprenant (en tout cas, j’me suis faite eue en beauté) le reste peut être deviné entièrement un bon quart d’heure avant la fin si comme moi vous avez eu le malheur, en lisant bien innocemment un synopsis du film, de découvrir de quelle œuvre littéraire il s’inspirait en partie. Et si vous avez lu cette œuvre, bien sûr (ne cherchez pas quelle œuvre bordel, puisque je vous dis que ça gâche tout !). Pour un film ayant su me tenir en haleine tout du long… Bah forcément, j’étais un peu désappointée.

Cela ne m’empêchera en rien de le conseiller car malgré ce petit bémol final, il se classe en tête de liste des « bons/très bons/ Pas aussi bons que les très très bons mais quand même bons » giallos.



PS : Si jamais je ne donne plus signe de vie, ce sera preuve que, comme je le soupçonne, ce tas de chaussettes informe peut avoir ma peau.
Pravda
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le 5 nov. 2013

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