Impatient de plonger dans l'univers et le thème de Toni Erdman, je me suis peu renseigné à son sujet. Et peut-être aurais-je du en savoir davantage avant de voir le film. Loin d'être mauvais, Toni Erdman n'en demeure pas moins extrêmement long. Cette longueur joue autant en sa faveur qu'en sa défaveur.
Toni Erdman semble tout droit inspiré par le dogme des années 90 tant chaque scène s'étire en longueur, captée comme autant de jeux d'improvisation (qui n'en sont pas) et laissant le propos s'imposer dans sa longueur pour parfois un résultat jouissif (la scène du dîner d'anniversaire est génial) mais pour aussi parfois perdre un peu la spectateur (la scène de conclusion m'a semblé inutile, de même que la plongée en profondeur dans l'univers du travail de la fille). A ce titre il m'a parfois semblé reconnaître la patte d'un Abdellatif Kechich que j'admire tant. Si j'avais pu savoir avant de voir le film qu'il offrait cette mise en scène j'aurais été mieux préparé...
Ne l'étant pas (préparé) et ayant juste lu le résumé du scénario dans 2, 3 revues, je m'attendais donc à une sorte de feel good movie comme les US en produisent tant mais avec une identité plus germanique. L'identité germanique est définitivement là, le feel good movie est plus subtil. En cela je salue le scénariste qui a su éviter tous les travers du genre en rendant ses personnages complexes et subtils. La fille évolue lentement pour finalement craquer complètement et se retrouver elle-même, le père luttant pour le bonheur de sa fille semble lui aussi plus sombre qu'il ne le montre. Mais je regrette le manque de concision du propos.
Finalement je me demande si la concision du film n'aurait pas nuit au propos et à son originalité... Certainement. A la question, ai-je aimé ce film ? Je reste partagé voulant l'aimer pour son caractère bien à lui, mais ayant définitivement souffert devant sa longueur. Ma note répond à cette question... Film à revoir dans son canapé pour l'apprécier davantage dans quelques temps.