Je recopie ici ce que j'avais écrit sur un petit carnet après la projection du film, alors que je ne connaissais pas encore le cinéma de Cassavetes (j'étais jeune alors !). Pas très travaillée,rédigée sous le coup de l'émotion, spontanée... en 1985.
C'est un des plus beaux films qu'il m'ait jamais été donné de voir, un film que l'on aimerait connaitre plan par plan savoir les dialogues par coeur, inscrire pour toujours en soi ces images. C'est le miracle du film deJohn Cassavetes, nous faire aimer le cinéma à la folie. Comment ne pas aimer ce film si sincère mais pas évident, si simple et si confus, si dense et si dépouillé à la fois ? C'est cela je crois le génie, faire "à la fois" simple et compliqué, direct et détourné, si personnel et universel.
Pour y arriver, il est évident que le travail du réalisateur et des acteurs est précis et extraordinaire et pourtant (nouvelles contradictions) Cassavetes modifie son film au cours du tournage selon la tournure des choses, les rapports entre les gens...
Cassavetes est comme son film, perpetuellement à l'écoute et je ne parle pas de l'acteur ni de Gena Rowlands dont les qualificatifs pour la décrire n'ont pas été encore inventés. Un film unique, à montrer partout, dans les écoles, les prisons, etc...