Torso
6.6
Torso

Film de Sergio Martino (1973)

SPOIL INSIDE ( et des jeux de mots malvenus, aussi )

Torso est un film mi-giallo mi-slasher (mi-précurseur du slasher pour être exacte).

La première partie est quand même loin d’être furibarde. Sorte de giallo malhabile, on suit l’intrigue qui, vu qu’elle est mal agencée, n’intéresse qu’à moitié. Z’avez eu envie de deviner QUI est l’assassin ? Moi non, bof, p’t’être plus tard… C’est assez dommage pour ce qui demeure un polar.
Mais attention ! On ne s’ennuie pas, pas vraiment, pour autant et ce pour deux raisons :
- Sergio Martino nous offre des scènes de meurtres bien roulées, armes blanches versus jeune-filles libérées.
- Le titre du film, Torso (je vous épargne une traduction, hein ?) ne ment pas : du sein à ne plus savoir auquel se vouer, plus de Robert qu’au relais routier du coin… Ces jeunes-femmes semblent ne pas supporter de porter leurs chemises plus de trois minutes quarante et pour celles qui feraient de la résistance, le tueur est là pour les aider à exposer leurs gorges. Profondément inutiles pour la plupart, ces scènes ne tombent malgré tout jamais dans le vulgaire et c’est dans l’air du temps (seventies oblige).

Arrive la seconde partie, les filles, au nombre de quatre décident, pour s’éloigner de la ville et du tueur qui y sévit, de se réunir pour un week-end dans une maison de campagne isolée (mais pourquoi font-ils/elles toujours ça ?). Au début, ce qui m’a fait un peu glousser, c’est l’idée que se fait un homme de ce genre de réunion 100% féminines :
Et vas-y que ça traine en petites tenues, se fait bronzer intégralement dans le jardin, se brosse les cheveux et finit en partie fine à deux (fenêtre grande ouverte pour bien en faire profiter d’éventuels voyeurs)… Sergio, franchement : ça tient plus du fantasme, là !

Peu importe, c’est maintenant que le film devient plus intéressant et que le slasher entre en scène : tueur masqué, jeu du chat et de la souris avec la dernière survivante, dernière survivante qui est, bien sûr, la plus « sage » du petit groupe… En gros la base sur laquelle vont fonctionner après des dizaines et des dizaines de films. La tension est bien rendue et… Mais… Attendez… J’ai déjà vu ça ?!
Dis-moi Alexandre Aja, pour ton « Haute Tension », tu ne te serais pas un peu inspiré (qui a dit « copié » ?) de Torso. Effectivement, le tueur tue les trois jeunes-filles en ignorant qu’une quatrième dort à l’étage. Cette dernière, lorsqu’elle découvre le carnage, plutôt que de courir en tous sens, trébucher et mourir en poussant des cris stridents, décide de se cacher à l’intérieur de la maison dans l’attente du départ du tueur en ayant bien pris soin d’effacer toutes les traces de son passage. Le tueur évoluant parfois à quelques centimètres d’elle tout en ignorant sa présence… Procédé repris intégralement 30 ans plus tard par Aja, la façon dont tout cela est mis en scène est en tout cas très semblable.

Concluons.

Torso est un giallo en deçà de ce qu’ont déjà pu faire Argento ou Bava à cette époque, mais pour les afficionados du genre, il reste à découvrir. Pas avare en meurtres ni en plastique généreuse, l’incursion dans le slasher se révèle la partie la plus palpitante du film et, comme on a tendance à ne pas chercher qui est le tueur en question… Et bien l’on ne peut qu’être surpris ! (si ça ce n’est pas de l’esprit positif).
Pravda
6
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2013

Critique lue 1.3K fois

25 j'aime

13 commentaires

Pravda

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

25
13

D'autres avis sur Torso

Torso
Jibest
7

Un nouveau genre mais un film fatigué

Il est vrai que Mario Bava a été le premier inspirateur du "Slasher" avec L’Île de l’Épouvante puis La Baie Sanglante (plagié par Vendredi 13). Mais selon moi, il s'agit de pré slashers, trop...

le 2 sept. 2012

17 j'aime

5

Torso
oso
7

Sérénade à coups d'Opinel

Un petit slasher à l'italienne, efficace et carré, qui délivre généreusement ce que l'on espère y trouver, à savoir de jolies gazelles filmées sous tous les angles et des meurtres sanguinolents...

Par

le 19 févr. 2015

10 j'aime

Torso
Zogarok
7

Critique de Torso par Zogarok

Heureuse surprise, Torso assume le poids des quatre décennies écoulées ; mieux, c'est un film relativement moderne (surtout par rapport à ses équivalents ou concurrents), aux qualités visuelles...

le 22 sept. 2013

8 j'aime

Du même critique

Le Jour et la Nuit
Pravda
2

Et pourtant j'en ai vu des merdes.

Ce film, c'est l'histoire de gens qui passent leur temps à : boire, forniquer et faire des tours de montgolfière. La base, quoi. Je me disais que BHL n'étant pas le zigue le plus populaire du PMU du...

le 7 août 2014

146 j'aime

41

Plus belle la vie
Pravda
1

Plus belle la vie quand on a des gros seins

Errance hertzienne et voilà que je tombe sur… : Plus belle la vie. Série que j’ai moult fois critiqué sans jamais l’avoir regardé, et, dans un élan d’objectivité (ou de masochisme) je me décide à...

le 7 nov. 2012

130 j'aime

56

Crime et Châtiment
Pravda
10

"jeu de mot pourri ne faisant rire que son auteur et constituant un titre de critique"

Je pense que de ses trois œuvres les plus réputées (« Les frères Karamazov », « L’Idiot » et « Crime et Châtiment »), cette dernière est surement la plus accessible. Là où les digressions...

le 26 mars 2013

123 j'aime

21