Torso
6.6
Torso

Film de Sergio Martino (1973)

Un petit slasher à l'italienne, efficace et carré, qui délivre généreusement ce que l'on espère y trouver, à savoir de jolies gazelles filmées sous tous les angles et des meurtres sanguinolents particulièrement sadiques. Martino compose ici un divertissement gratiné qui fera sourire les amateurs du genre et grincer des dents les jeunes tendres : choisissez votre camp.

Pour ma part, même si je suis un poil déçu de la séance, eut égard à sa réputation plus que flatteuse, j'ai tout de même passé un très chouette moment qui me fait renouer, dans les tripailles et les larmes, avec le cinéma italien de la belle époque. Bon choix de séance, puisque pour l'occasion, Martino soigne spécialement ses prises de vue et trouve une belle inspiration dans sa manière de mettre en images son tueur. Même si ce dernier ne maintient pas longtemps le mystère sur son identité, il est filmé avec beaucoup d'idées, au moyen de cette célèbre vue subjective typique du giallo qui exprime ici tout son potentiel. Reste en mémoire, notamment, cette prise de vue en contre plongée laissant entrevoir les jambes du boucher en train de monter les marches vers une future victime potentielle. Glaçant !

Dommage que Torso souffre des maux généralement associés aux films du genre. Le plus handicapant étant le jeu assez approximatif de la plupart des comédiens. On a beau être habitué à ces ambiances grandiloquentes, elles participent même au côté sympathique que l'on associe à ces bobines, mais dans le cas présent, ça plombe parfois les séquences. Toutes celles impliquant Luc Merenda sont assez fébriles par exemple : l'acteur, que j'aime pourtant beaucoup, ne parvient à s'approprier son rôle et fait dans l'approximation dès qu'il s'agit d'entrer dans sa peau de docteur beau gosse prêt à secourir demoiselle en péril.

Enfin, ne crachons tout de même pas dans la soupe. En tant qu'amoureux du genre, j'ai beaucoup apprécié Torso. Pour ses évidentes qualités plastiques d'abord, pour son ambiance mélancolique et désabusée ensuite. Et puis, en matière d'occisions sordides, il marque un certain nombre de points bonus.

Quant à sa très belle réputation, ne serait-ce que pour le boulot monstre abattu par Martino pour mettre en scène son tueur, elle est plus que justifiée : Torso est une référence solide en matière de slasher énervé à l'italienne, alors si vous êtes en quête d'un petit giallo bien gaulé, ne passez pas à côté.
oso
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les cycles de l'ours : Le giallo

Créée

le 19 févr. 2015

Critique lue 677 fois

10 j'aime

oso

Écrit par

Critique lue 677 fois

10

D'autres avis sur Torso

Torso
Jibest
7

Un nouveau genre mais un film fatigué

Il est vrai que Mario Bava a été le premier inspirateur du "Slasher" avec L’Île de l’Épouvante puis La Baie Sanglante (plagié par Vendredi 13). Mais selon moi, il s'agit de pré slashers, trop...

le 2 sept. 2012

17 j'aime

5

Torso
oso
7

Sérénade à coups d'Opinel

Un petit slasher à l'italienne, efficace et carré, qui délivre généreusement ce que l'on espère y trouver, à savoir de jolies gazelles filmées sous tous les angles et des meurtres sanguinolents...

Par

le 19 févr. 2015

10 j'aime

Torso
Zogarok
7

Critique de Torso par Zogarok

Heureuse surprise, Torso assume le poids des quatre décennies écoulées ; mieux, c'est un film relativement moderne (surtout par rapport à ses équivalents ou concurrents), aux qualités visuelles...

le 22 sept. 2013

8 j'aime

Du même critique

La Mule
oso
5

Le prix du temps

J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...

Par

le 26 janv. 2019

81 j'aime

4

Under the Skin
oso
5

RENDEZ-MOI NATASHA !

Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...

Par

le 7 déc. 2014

74 j'aime

17

Dersou Ouzala
oso
9

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...

Par

le 14 déc. 2014

58 j'aime

8