Testostérone et postulat ingénieux font plutôt bon ménage...

Je n'avais pas été tendre avec Total Recall suite à sa découverte, celui-ci m'ayant fait davantage penser à un nanar pataud et idiot qu'à un classique de SF (musclé nous en conviendrons) ; mais étonnamment, il en fut tout autrement au second visionnage, peut-être est-ce du à un état d'esprit différent, m'enfin... c'est fort sympathique en réalité !


Ce récit s'avère de bout en long plutôt captivant, mais aussi ingénieux au travers du thème du rêve, celui-ci incluant différents degrés d'interprétations (d'où une trame souvent ambiguë) qui viennent étoffer le propos du long-métrage ; il est toutefois regrettable que la brutalité ambiante parcourant Total Recall soit aussi prépondérante, au point de saborder en partie un postulat de base franchement malin.


La violence et les effusions d'hémoglobine ne sont ainsi pas en reste, Doug Quaid posant autant de questions qu'il tue d'obscurs figurants, comme en témoigne une pléiade de séquences grossières (fusillades majoritaires) parsemées d'effets sanguinolents ; à ce visuel barbare se couple des maquillages pour ainsi dire laids et ne supportant pas les affres du temps, bien qu'il faille leur reconnaître une certaine réussite.


Tout ceci pour dire que Total Recall se trouve tiraillé entre son fond d'intrigue propice à un développement brillant (ce qui est dans une certaine mesure le cas) et ses penchants avérés pour des bastonnades en tous genres (doublées d'un humour toujours au rendez-vous), et que dire si ce n'est que le film transpire la testostérone de bout en long : Arnold Schwarzenegger est une tête d'affiche parfaite en l'occurrence, son air constamment à la traîne n'empêchant en rien notre empathie pour son personnage, qui s'attache notre sympathie au fil de répliques naturelles, cultes mais tout aussi niaises.


Avant d'en finir il convient de citer la prestation parfaite du charismatique Michael Ironside, mais aussi l'attrayant générique (BO au top) qui assure l'entrée en matière, tandis que le dénouement vient nous rappeler que derrière les attributs de série B se cache une réflexion pas idiote pour un sous.


Paul Verhoeven signait donc là un film de SF hybride foutrement culte, dont le scénario ne payant pas de mine nous réserve bien des surprises ; dommage cependant que celui-ci cumule scènes peu inspirées, violence trop prononcée et ton majoritairement léger, tout ceci nous amenant à ne pas toujours le prendre au sérieux.

NiERONiMO
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le 2 déc. 2014

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NiERONiMO

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