On le dit et on le répète, l'industrie hollywoodienne est en peine depuis quelques années. A court d'imagination, elle ne fait que répéter des modèle vus et revus, jusqu'à l'essoufflement pour retrouver les mêmes schémas narratifs dans la plupart des productions. La mode est même aux remakes en tous genres et Total Recall n'échappe pas à la règle de ceux-ci : reprendre un film ayant bien marché à son époque pour de bonnes raisons parfois, l'en vider de tout intérêt en ajoutant une très grosse poignée d'effets spéciaux plus ou moins cheap avec des acteurs bankable.

Pas d'analyse ici, juste des références mises bout à bout. Le réalisateur s'éclate à montrer que son film est une resucée de tout ce qui a fait la science-fiction dans l'histoire du cinéma. Seulement, un film ne peut être que ça. Remake d'un film qui en soit ne laisse aucune trace dans la mémoire, si ce n'est le nom d'Arnold, Total Recall n'apporte réellement rien au spectateur, pas même un simple bon moment de divertissement en bonne et due forme. La faute aux producteurs qui ont une fois de plus miser sur le mauvais cheval.

Qu'on se comprenne : un remake peut être un superbe film, si tant est que le réalisateur ne soit pas un simple tâcheron en charge d'exécuter un cahier des charges sur lequel il n'a aucun droit de regard. Ici, il n'en est rien. Le réalisateur s'applique à faire du spectaculaire tant et si bien qu'il va défier les lois de la physique à de nombreuses reprises. Science-Fiction ou pas, les maîtres scientifiques comme Newton se retournent dans leurs tombes au vu de certaines scènes voulues réalistes au possible. Avec cela, les acteurs s'en tirent comme ils le peuvent et on se demande comment certains d'entre eux ont pu atterrir ici, la faute aux impôts sans doute.
Colin Farrell égal à lui-même, capable du meilleur comme du pire n'est pas dans son meilleur jour et les actrices féminines qui l'accompagnent sont ce qu'elles sont : des bombasses à talons aiguilles capables de courir le 100 mètres plus vite qu'Usain Bolt et sans talent : d'une part Kate la vampire, qui doit encore croire à une suite d'Underworld étant donné les mimiques faciales qu'elle reproduit à chaque rencontre avec notre malheureux héros et de l'autre côté Jessica "7 à la maison" qui avant même de commencer sa carrière avait perdu toute crédibilité. Le plus improbable de tous reste l'excellent Bryan Cranston dans un rôle de méchant caricatural dont on aura intelligemment fait le rapprochement avec Big Brother.

Le début du film fait montre de certains efforts pour entraîner le spectateur dans une folle course poursuite et réussit même à faire monter le suspense un tant soit peu mais tout s'écroule dès l'arrivée de la dulcinée du héros. En effet, dès lors que Jessica retrouve son Colin adoré, tout n'est plus que redite du schéma classique et kitsch au possible. La plus belle scène restant sans aucun doute la montée à l'échelle dans "The fall" à l'extérieur d'un appareil en marche pouvant relier Londres à l'Australie en moins de vingt minutes à quelques kilomètres du noyau terrestre.

Bref, sans surprise aucune, Total Recall le remake s'avère être un de ces mauvais films d'action de l'été, sans âme et sans intérêt, pas même ce pourquoi il a été créé à l'origine : le divertissement pur. A oublier très vite surtout pour un Colin Farrell qu'on adorait dans "In Bruges" qui fait une grosse faute de parcours. Encore.
Carlit0
3
Écrit par

Créée

le 25 août 2012

Modifiée

le 25 août 2012

Critique lue 652 fois

13 j'aime

3 commentaires

Carlit0

Écrit par

Critique lue 652 fois

13
3

D'autres avis sur Total Recall : Mémoires programmées

Total Recall : Mémoires programmées
sseb22
6

Comment gâcher un vrai travail de fond

Ayant prévu d'aller voir le film, je me suis repassé l'original de 1990. J'ai d'ailleurs écrit sa critique Par conséquent, les différences et les ressemblances m'ont sauté au visage. Et je pense que...

le 16 août 2012

69 j'aime

21

Total Recall : Mémoires programmées
JohnSpartan
2

Le cul de Kate Beckinsale

EH LES LOULOUS, si j'ai pas aimé c'est pas une histoire de fixette sur l'ancien hein. Je passerai sur le fait que comme tous les réalisateurs d'action ou de science-fiction du 3e millénaire, monsieur...

le 23 sept. 2012

66 j'aime

8

Du même critique

Holy Motors
Carlit0
2

Monsieur Merde

Depuis Cannes, à peu près toutes les critiques vantent les mérites d'un réalisateur de retour après onze années d'absence des plateaux de tournage : Leos Carax. Scandale totale dans la presse,...

le 13 juil. 2012

27 j'aime

24

Jules et Jim
Carlit0
3

Jeanne Moreau, ses plans culs, son égoïsme et le reste du monde

Je ne connais que très peu l'œuvre de François Truffaut et si les 400 coups m'a véritablement emballé, l'homme qui aimait les femmes a été un grande déception. Et quand tout le monde m'a parlé de...

le 11 janv. 2012

26 j'aime

Les Anges déchus
Carlit0
9

Les amours impossibles

Se plonger dans le cinéma asiatique, c’est a priori, devoir découvrir plus en profondeur l’œuvre de l’un de ses maîtres : Wong Kar Wai. Car si In the Mood for Love est magistral, emplie d’une beauté...

le 4 févr. 2013

20 j'aime

8