Des souvenirs effacés et un programme à récupérer !

Dès que ce projet cinématographique fut annoncé, les cinéphiles ont manifesté vivement leur colère, déclarant qu’il est inconcevable de réaliser un remake d’un film culte comme Total Recall de Paul Verhoeven. Étant bon public, j’ai toujours fi à ce genre de remarquable injustifiée, ce n’est pas la première fois que ces gens-là râlent sur quelque chose sans avoir vu le résultat, et ils n’ont pas forcément raison. Ce que je cherche toujours dans un film, c’est du divertissement et de la délectation, et c’est bien ce que j’ai éprouvé pendant le visionnage.


Le réalisateur Len Wiseman nous suggère une nouvelle vision cinématographique d’un des romans de Philip K. Dick, en la modernisant et en la dépoussiérant avec l'emploi de la technologie du cinéma d’aujourd’hui. Dans son œuvre, il apporte des modifications scénaristiques pour nous faire plonger dans un univers réaliste, pluvieux, inquiétant et sale, en dessinant une planète occupée seulement dans deux zones et dirigée par un gouvernement abusant de ses pouvoirs. Un contexte d'anticipation assez frappant et proche d'un certain réalisme qui peut très bien se produire dans les prochains jours, dans notre monde.


Comme dans le film d’origine, on observe le parcours hardi et casse-cou de Doug Quaid, un ouvrir ayant pris connaissance que sa mémoire a été effacée et qu’il était un agent secret à une certaine époque. Traqué sans relâche par des policiers robots et des membres d’une puissance économique, ce dernier se met comme objectif de contrecarrer le projet malfaisant de ces derniers, avec le soutien de sa partenaire d’antan Mélina.


Avec ce contexte simplet, le réalisateur Len Wiseman reprend majoritairement la même idée scénaristique que celle du roman, celle de la confusion entre le rêve et la réalité, celle qu'il a fait le succès du film d’origine. Bien que je sorte satisfaisait de cette production au visuel techno très futuriste, j’admets que Len Wiseman n’est pas parvenu à me séduire autant devant sa réalisation que celle réalisée par le magistral Paul Verhoeven. La première chose que j'ai constatée, c’est que son approche de la confusion entre le rêve et de la réalité n’est pas aussi brillante et visible que celui du cinéaste néerlandais.


Contrairement au film précédent, on se pose moins souvent la question si on est dans un rêve ou dans la réalité dans telle scène, ça reste un peu flou à tous les coups. Il est tout à fait évident que le cinéaste n'est pas aussi doué, ni aussi imaginatif que l'habile Paul Verhoeven. Cependant ! Il a tout même intégré dans son film quelques idées astucieuses pour accroître la virulence générée à certains moments de la réalisation comme l’utilisation d’un ami de travail de Doug lors de la scène manipulatoire ou le petit fight final très inattendu.


Autre point qui m'a déplu, la majorité du casting ne campe pas aussi adroitement leurs personnages que celui du film d’origine. Colin Farrell tient peut-être sur ses épaules une gueule d’action man mais on voit clairement qu’il n’était pas l’homme de la situation, loin d’être aussi charismatique et méritoire à suivre dans son parcours combatif, pas aussi motivant à voir que celle de son homologue Arnold Schwarzenegger. Cela dit ! il se défend plutôt bien dans des scènes de combat musclées et courses-poursuites furieuses, ses compétences physiques ne sont pas à négliger. Pareil pour Jessica Biel, son jeu d’actrice est très limite mais elle confirme avec assurance son image de bad girl. Dans la peau d'un dirigeant scrupuleux d'une puissance économique, Bryan Cranston se débrouille pas trop mal pour être le plus méchant possible, sans surdose, ni d’exagération dans son jeu d'acteur virile, mais n’est pas autant persuasif que Michael Ironside ou Ronny Cox l'étaient dans la production précédente.


Seule Kate Beckinsale est plaisante à voir, elle interprète une Lori Quaid attirante, perfide, maline et surtout plus exploitée que Sharon Stone l'était dans Total Recall, malgré le fait que le réalisateur l’ait usée comme si elle était une soldate, bien loin de l’image sexy et sensuelle de la précédente actrice. Malgré les points négatifs que je viens de vous en faire part, le film n’est pas à être rejeté. Len Wiseman exerce à merveille sa profession, il signe sa production en la truffant de scènes d’action énergétiques, de combats brutaux à la chorégraphie soignée et d'images assez spectaculaires.


De plus, il alimente brillamment sa production d’une tension permanente et accrocheuse, avec une mise en scène limpide et des musiques accentuant sensiblement et fortement l’atmosphère des périodes mouvementées. J’ajoute que certains décors sont assez impressionnants pour être en admiration totale, on peut être en plein en cœur d’un univers qui nous dépasse et suscitant vivement notre curiosité comme l’environnement effarant avec les ascenseurs se déplaçant dans tous les sens. Un remake pas aussi valorisant que le film d’origine mais ça reste potable dans l'ensemble. Et il faut savoir que j'ai toujours été un adepte de la SF, cette passion a un peu joué un peu sur ma note. 7/10




  • Si tu veux mon avis, tu devrais faire un petit bisou d'adieu à ta petite copine... Tant que cela ne la dérange où ta bouche a traîné.

  • Qu'est que je vais me la faire cette pétasse !


LeTigre

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