Mariée depuis de longues années, Kay ( Meryl Streep ) rêve de pimenter un peu son couple et de resserrer les liens avec son mari Arnold qui se montre, dans la vie quotidienne aussi mufle que possible. Lorsqu’elle entend parler d’un gourou spécialiste des relations conjugales ( Steve Carell ) qui exerce dans la ville de Great Hope Springs, elle fait en sorte de persuader ce ronchon sceptique (Tommy Lee Jones ) de prendre l’avion avec elle pour une semaine intense de thérapie de couple et de réveil sexuel… Mais tout recommencer n’est pas évident et les protagonistes rarement au diapason l'un de l'autre...

Sur cette trame légère, David Frankel essaie de nous concocter un plat qui, pour le moins, manque de sel et de piment. Tout est très plat/plat dans cet opus, de la banalité des propos à la mise en scène tout aussi insipide. Certes on sourit à de rares moments, certes Meryl Streep mal fringuée et mal coiffée nous convainc sans peine qu'elle est une épouse aussi peu branchée que possible, mais la mayonnaise ne prend pas et la fin, qui se joue dans un optimisme béat, ne parvient pas à combler les lacunes d'un petit film sans ambition, comme l'était déjà le précédent du réalisateur : Le diable s'habille en Prada. L'inspiration est visiblement ce qui manque le plus à David Frankel, ce dernier se contentant d'aligner les lieux communs, sans doute persuadé qu'il touchera le public le plus large. Est-ce vrai ? Peut-être, puisque notre époque a perdu beaucoup de l'exigence de nos ancêtres, pour notre plus grand malheur.

La question que je me pose - et c'est bien la seule que suscite la projection de Tous les espoirs sont permis - c'est ce qui a bien pu motiver des acteurs comme Meryl Streep et Tommy Lee Jones à s'embarquer dans cette galère sans éclat ou leur talent sauve le peu qui peut être sauvé. Qu'avaient-ils à y gagner après les carrières qui ont été les leurs. Rien à l'évidence, et je souffrais un peu pour Meryl de la voir, dans une salle de cinéma, se mettre à genou au pied de son mari afin de lui accorder une petite gâterie. Misérable et aussi peu drôle que possible. Toutes ces gesticulations plombent davantage encore un sujet qui, en des mains expertes, auraient pu être empreint de fantaisie, de légèreté et d'humour. Là, il n'en est rien, c'est lourd, parfois vulgaire, le plus souvent ridicule. On sort de la salle ... navré.
abarguillet
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le 22 oct. 2012

Modifiée

le 30 janv. 2014

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abarguillet

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