Tous les soleils par SuperTAZE
Après son extraordinaire "Il y a longtemps que je t'aime", Philippe Claudel nous revient avec un film à peine moins lourd.
C'est l'histoire d'un père (le formidable Stefano Accorsi, qui livre ici une performance magistrale toute en finesse & en délicatesse) italien vivant à Strasbourg, veuf, qui s'est arrêté de vivre, perdu dans les souvenirs de la femme qu'il aimait. Le souci, c'est que le monde continue de tourner, lui. & de soucis, en l'occurrence, il en a 2 :
- Son frère, moitié-anarchiste moitié-fou, qui peint sans cesse le même tableau & refuse de quitter son pyjama ou l'appartement tant que Berlusconi n'aura pas quitté le pouvoir. Neri Marcoré apporte une touche d'humour & de légèreté intéressante dans le film, même si l'incohérence de son personnage enlève à mon sens plus qu'il n'apporte.
- Sa fille, qui entre dans l'adolescence & secoue le poids écrasant de cette mère morte dont elle n'a aucun souvenir. La petite Lisa Cipriani joue à merveille cette enfant brillante & vivace.
Tout le monde conspire à rendre Alessandro à une vie à laquelle lui ne cherche qu'à échapper. Même si la fin un peu mièvre (pas aidée par une Clotilde Coureau transparente) ne m'a pas tout à fait séduit, le personnage rêveur & attachant d'Alessandro est tellement subtil que le film est des plus plaisants.
Mention spéciale à la ville de Strasbourg, qui fini par être un personnage à part entière, ainsi qu'à la musique particulièrement élégante.