Dubosc surprend avec une belle comédie pleine de romantisme et de tendresse.

De Franck Dubosc on était en droit de s’attendre au pire tant il a du mal à se renouveler devant la caméra en jouant toujours le sempiternel même personnage de beauf gaffeur à quelques exceptions près (« Incognito » notamment). S’il se réserve le rôle principal dans sa première réalisation « Tout le monde debout » et reste dans la même gamme de personnage, il le soigne ici davantage en lui apportant tout une palette de nuances bienvenues. Et à la découverte de ses débuts derrière la caméra, on ne peut qu’être agréablement surpris car il nous offre un bien beau moment de cinéma populaire (dans le bon sens du terme), divertissant, drôle et plein de bonne humeur. Mais, surtout, il ajoute une belle dose de tendresse et de romantisme inattendus grâce à un scénario assez original et soigné dans un genre balisé en long, en large et en travers dans le cinéma français, celui de la comédie romantique.

Il faut avouer que le début rame un tantinet et qu’on a un peu peur, l’humoriste sortant ces blagues habituelles digne d’un Patrick Chirac version nouveau riche. Puis, petit à petit, l’histoire et les enjeux romantiques s’installent et on se laisse porter par cette romance à priori impossible entre son personnage et celui d’Alexandra Lamy. En jeune femme pleine de vie clouée dans un fauteuil roulant, la comédienne montre encore une fois l’étendue de son talent. A mi-chemin entre le rire et l’émotion, elle est rayonnante, crédible et impressionne. Et son duo avec Dubosc est tout à fait convaincant, l’une des associations les plus pertinentes qu’une comédie romantique nous ait offert en France depuis longtemps. On note aussi l’excellence des seconds rôles campés par Gérard Darmon mais surtout Elsa Zylberstein qui prend possession des principaux ressorts comiques du film dans un rôle à se tordre de rire. On lui doit les moments les plus drôles du film.

Certaines répliques semblent peut-être trop écrites et certains gags tombent à plat mais la majorité fonctionne à plein régime et on rit souvent de bon cœur devant « Tout le monde debout ». Plus surprenant, le scénario nous réserve un rebondissement plutôt imprévisible à mi-parcours qui rebat les cartes et rend le film beaucoup plus plausible. On apprécie également le regard que porte Dubosc sur les handicapés, toujours sur le fil mais sans en tomber. Jamais dans la pitié mal placée ou dans l’humour lourd et scabreux, le long-métrage pourrait être le versant comique et sentimental de « Patients ». On retiendra également une scène de dîner romantique émouvante magnifiquement mise en scène, littéralement à tomber par terre. C’est donc à un bon moment que nous convie le comique français pour son premier essai ; une œuvre qui reste fort calibrée, un poil trop longue et avec un arc narratif ultra rabattu mais qui emballe les cœurs et les zygomatiques en se révélant très touchante par moments.

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