Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil est une bonne comédie satirique (sur le milieu de la presse radiophonique (entre autres) réalisée par Jean Yanne, coécrit par Gérard Sire sur une excellente musique (très pop) de Michel Magne qui met en scéne Christian Gerber (Jean Yanne), un journaliste pour la radio (fictive) parisienne Radio Plus... qui un jour aprés s’être fait viré pour avoir écrit des chansons humoristiques sur Jésus-Christ et tourné en dérision sa radio ainsi que son directeur Plantier (excellent Jacques François)... lequel sera lui aussi licencier à la demande du président Louis-Marcel Thulle (excellent Bernard Blier) pour fautes d'audience... sur ce, Gerber est réintégré et obtient carte blanche sur la ligne éditoriale et en profite pour divulguer des vérités et oser toutes les provocations... ce qui ne sera pas du tout du gout des pouvoirs (politiques de tous bords, religieux et médiatiques)... Malgré, sa mise en scéne approximative, Jean Yanne qui un bien meilleur acteur que réalisateur signe son meilleur film... une œuvre qu'on oserai plus faire aujourd'hui car elle est totalement politiquement incorrect (Gauche, droite, syndicats, religion, médias... tout le monde en prend plein la gueule)... mais surtout parce qu'il dénonce le conformisme, l'inculture et la malhonnêteté (pas uniquement des médias par ailleurs)... Enfin bref, on peut trouver du plaisir à ce jeu de massacre cinéma-radiophonique et politique (j'y tiens)... dans tous les cas moi j'en ai trouvé.
A noter que le nombre de chansons et leur importance peuvent faire classer le film dans la catégorie des films musicaux. Il s'agit d'un penchant de Jean Yanne car on trouve beaucoup d'autres séquences musicales, souvent parodiques dans ses films (Carmeng dans Les Chinois à Paris). Deux titres sont interprétés, l'un en off (Jésus Java), l'autre en « prise directe » (Dans les bras de Jésus) par la comédienne et chanteuse Ginette Garcin. Le titre Jésus, Rends-moi Johnny est interprété (façon Sylvie Vartan, bien sûr) en « off » par la chanteuse Anne Germain, déjà doublure chantante de Catherine Deneuve dans Les Demoiselles de Rochefort et Peau d'Âne, mais ce n'est pas elle que l'on voit dans le film, et la comédienne blonde l'interprétant « face caméra » n'a malheureusement pas été identifiée à ce jour. Le film Moi y'en a vouloir des sous s'ouvre avec un hymne parodique aux CRS (qui essuient des tirs de pavés), les syndicalistes défilent en musique et la tentative d'invasion de « l'usine modèle » est prétexte à un « Square dance » entre CRS et gauchistes.... toutes ses musique sont signé Michel Magne et celle de Tout le monde... est sans aucun doute l'une de ses meilleures.