Tout pour être heureux...On en a souvent pas conscience jusqu'à ce qu'on perde tout du jour au lendemain. Et le retour à la réalité peut être douloureux. Manu Payet en fait tristement l'expérience dans cette chronique familiale douce-amère où il s'éveille petit à petit à la paternité.
Mais "petit à petit", ça veut dire que c'est déjà trop tard même si je ne lui jetterai pas la pierre. A la base, il est musicien et on apprend que c'est sa femme qui l'a poussé à s'orienter vers la production de jeunes artistes. Pourquoi ? Moi, si je jouais d'un instrument de musique, rien ni personne ne me forcerait à arrêter d'en jouer. J'en ferai toute ma vie. Une relation de couple, ce n'est pas ça. C'est accepter les passions des autres sans juger. Quelles qu'elles soient. Sans les obliger à en changer.
S'il va ensuite se battre pour tenter de reconquérir sa femme, on sent poindre une légère impuissance de sa part. Quand la situation vous échappe, c'est compliqué de revenir en arrière.
Tout pour être heureux témoigne de notre impossibilité à être totalement satisfait et à se contenter des bonheurs simples du quotidien même si, par ailleurs, à cause des corvées, il peut être générateur d’inconvénients. Il met en exergue la difficulté qu'à un couple aujourd'hui à durer dans le temps, à continuer à se séduire, à se surprendre (surtout à une époque depuis Internet, les réseaux sociaux, où les gens se lassent de plus en plus vite) et d'ailleurs bien souvent ce sont les enfants au milieu qui trinquent.
Un film très actuel pêchant juste par quelques maladresses comme les scènes musicales soulignant un peu trop lourdement les tourments du pauvre Manu. Situation amoureuse...C'est compliqué ? Tu m'étonnes John.