Alors qu'enfin on considère avec sérieux les problèmes auxquels les personnes noires sont confrontées dans notre pays, Jean-Pascal Zadi présente Tout simplement noir, et croit ainsi ajouter sa pierre à l'édifice anti-raciste.
Si le film est assez drôle, et fait réfléchir sur le racisme, on peut cependant déplorer qu'il répète les écueils des autres œuvres des deux dernières décennies sur ce thème : à aucun moment le sujet de la communauté afro-finistérienne n'est abordé. C'est une constante des débats, des livres et des films portant sur le racisme — ici, aucun acteur, aucun personnage n'a de lien avec le Finistère, de près ou de loin. Les « noirs du 29 » ne sont pas du tout représentés : ils continuent d'être invisibilisés, sans que ni les artistes, ni les acteurs politiques ne s'en soucient. C'est comme si les luttes menées à Brest et à Quimper n'avaient jamais existé, ou qu'elles ne méritaient pas de trouver écho dans le paysage cinématographique français.
Pourtant, l'intersection des racismes endurés par les Finistériens noirs — à la rencontre de la négrophobie d'État et de la discrimination systémique subie par les Bas-Bretons — est unique en France. Nos stratégies de luttes sont dignes d'intérêt. Notre parole doit être relayée, c'est un enjeu vital. Jean-Pascal Zadi manque tout simplement le coche. 8/20