Aller titiller les noirs des milieux artistiques et associatifs français est déjà une grande ambition. Rassemblés dans un même film, ils rendent déjà identifiable les facettes d'une communauté qui n'est ni vu, ni se voit comme tel.
La figure de Zidi en noir naïf qui se politise agit ainsi en un miroir critique. On n'est pas chez un Sacha Baron Cohen qui cherche plus ou moins heureusement le point limite de ceux qu'ils croisent. Ici chaque groupe profite du film pour se payer une satire bienveillante. Mais désamorcer certains de ces poncifs en France est déjà une première. Voir ainsi un Eric Judor nier son métissage en se revendiquant autrichien puis s'éveiller en nouveau converti, tourner autour d'un Fary qui veut plus faire de l'épate au cinéma que de la défense des noirs, etc, est salvateur.
C'est peut être rassurant de voir un film qui cherche encore la synthèse républicaine contre tout, le propos y perd forcément de son tranchant.